Une généraliste condamnée pour une erreur de prescription après le décès de son patient

21/11/2019 Par L. C.
Faits divers / Justice
Une praticienne de Lalinde a été reconnue coupable du décès d'un homme d'une soixantaine d'années après lui avoir prescrit des anti-inflammatoires alors qu'il était allergique à certains de ces médicaments, a indiqué mardi France Bleu Périgord.
 

Les faits remontent au mois d'avril 2012. Atteint de plusieurs pathologies et suivi par la généraliste depuis 4 ans, un homme âgé d'une soixantaine d'années se rend en consultation pour des douleurs au dos qu'il ne parvient pas à soigner depuis trois semaines. La médecin lui prescrit alors des anti-inflammatoires, ce qui surprend l'épouse du patient qui indique à la praticienne qu'il est allergique à l'aspirine. Mais la généraliste "rassure aussitôt le couple quant à la prescription donnée", indique l'avocat des victimes. Une fois rentré chez lui, le patient commence son traitement. "Un peu plus de deux heures après avoir quitté le cabinet médical, il est pris d'une crise d'asthme aiguë, et demande à sa compagne de lire la notice du médicament, alors qu'il est en forte difficulté respiratoire", décrit l'avocat des victimes. La notice indique que ce médicament ne doit pas être pris en cas d'allergie aux anti-inflammatoires, dont l'aspirine. Deux heures après la consultation, le patient finit par perdre connaissance, indique France Bleu Périgord. Il décède quelques minutes plus tard. Devant la réaction de la prévenue qui ne reconnaît alors toujours pas sa responsabilité dans le décès de cet homme d'une soixantaine d'années, le procureur de la République de Bergerac requiert 3 mois de prison avec sursis et 3 mois d'interdiction d'exercer. Finalement, le tribunal réduira l'interdiction d'exercer à un mois. La généraliste reconnaît que son patient lui avait notifié son allergie à l'aspirine en 2006, lors de sa première consultation. Mais elle indique qu'elle n'avait pas de preuves de sa pathologie. Pourtant, le président affirme que plusieurs confrères avaient fait état de cette allergie, en s'appuyant notamment sur une lettre d'un pneumologue reçue neuf mois auparavant. A la fin de l'audience, la praticienne a fait état de "la culpabilité [qu'elle a] ressenti dès que [sa] responsabilité a été mise en cause". Une déclaration allant à l'opposé de "l'absence de remise en question" dont elle a fait preuve tout au long du procès.   [avec France Bleu Périgord]

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