Un couple de médecins mis en examen pour des soupçons d'euthanasie

29/11/2019 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice
Un généraliste normand et son épouse, anesthésiste, ont été mis en examen pour administration et complicité d'administration de substance nuisible ayant entrainé la mort : ils sont soupçonnés d'avoir donné du midazolam à des patients en fin de vie.

  Généraliste depuis trente ans dans la région de Fécamp, ce médecin de campagne vient d'écoper devant la cour d'appel de Rouen d'une "interdiction totale" d'exercice, révèle Paris Normandie. Il y a une quinzaine de jours, le praticien et son épouse, anesthésiste dans une clinique, ont été placés en garde à vue par les gendarmes puis mis en examen. Le généraliste est poursuivi pour avoir administré du midazolam, fourni par son épouse, à plusieurs de ses patients malades ou en fin de vie. D'après le quotidien régional, les corps de sept anciens patients ont été exhumés et la présence du sédatif a été décelée chez cinq d'entre eux. "L'information judiciaire devra s'attacher à déterminer le lien de causalité entre l'absorption des produits et le décès des patients, mais aussi la réelle intention des mis en cause", précise le procureur à Paris Normandie. C'est une infirmière qui a donné l'alerte après avoir retrouvé une ampoule de midazolam auprès d'un patient, conduisant sa directrice à effectuer un signalement au procureur en décembre 2017. De longues investigations ont ensuite été menées. Les deux médecins ne nient pas les faits, mais réfutent "toute pratique d'euthanasie", selon une source judiciaire. "Avec ce médicament, il a tout simplement soulagé des patients dans le cas de soins de fin de vie, défend l'avocat du couple. En aucun cas il n'a abrégé la vie de l'un de ses malades, il n'a jamais porté atteinte à l'intégrité de l'un de ses malades."    Il reconnaît l'usage d'un "produit interdit" "En utilisant le midazolam, il ne s'agissait ni d'accélerer la mort, ni de prolonger inutilement le patient", confesse le généraliste à Paris Normandie. Il s'agissait vraiment, au sens strict, d'un accompagnement, qui permet au patient de rester chez lui et permet aussi à sa famille de pouvoir vivre le plus paisiblement possible ces moments qui sont toujours difficiles." Le médecin reconnaît avoir utilisé un "produit interdit" en ville mais il considère que c'est "le meilleur produit dans ce type d'usage". Jugeant le sujet de l'accompagnement de la fin de vie "extrêmement important", nécessitant une "réflexion assise et posée", le généraliste déplore le "scandale" qui l'"assome". Il est précisé qu'aucun membre des familles des patients décédés n'a porté plainte. [avec Paris Normandie]

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Claire FAUCHERY

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