Candidats à l'installation dans une ville sans médecin, un couple de praticiens ukrainiens se heurte à la loi

28/07/2022 Par Aveline Marques
Après une vingtaine d'années d'exercice à Damgan, station balnéaire du Morbihan, les Drs Hélène Baudry et Pascal Lamy prennent leur retraite, sans avoir trouvé de repreneur à leur cabinet. Un couple de médecins ukrainiens s'est pourtant manifesté pour les remplacer, mais ils n'ont pas le droit d'exercer en ville. 

 

En février 2021, Egora leur avait consacré un portrait : en couple à la vie et au cabinet, les Drs Hélène Baudry et Pascal Lamy s'apprêtaient à prendre leur retraite, après une vingtaine d'années d'exercice à Damgan, petite ville côtière du Morbihan dont la population est décuplée chaque été.  

Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?

Francois Cordier

Francois Cordier

Oui

Il ne sera question de responsabilité de l'usager d'un système de prestation quel qu'il soit, que le jour où on sortira de l'envel... Lire plus

Les deux généralistes, maîtres de stage, n'avaient pas ménagé leurs efforts pour trouver des successeurs. Mais le médecin qui devait s'installer à compter du 4 juillet dans leur cabinet, équipé d'un logement, a finalement renoncé à ce projet "pour raisons personnelles". "Un coup de massue" pour le maire de la commune, Jean-Michel Labesse. 

Depuis, un couple de médecins ukrainiens, qui a fui la guerre en avril dernier avec ses trois enfants, a postulé. Lui est chirurgien urologue, elle est généraliste. Mais les médecins ayant un diplôme hors Union européenne, ils ne peuvent exercer qu'en milieu hospitalier, en tant que praticien attaché associé. Pour l'ARS, "on n'est pas dans une zone sous-dotée. Le bassin de population peut se passer des deux médecins de Damgan", déplore le maire. 

Reconnaissant que l'investissement immobilier peut être un frein à l'installation, la municipalité envisage d'acquérir le cabinet. "L'argent public doit-il servir à une activité privée, quand bien même il s'agirait de santé?" s'interroge le maire. La question sera soumise aux habitants à l'occasion d'une consultation publique, le 17 septembre prochain.  

[avec Ouest-France.fr

9 débatteurs en ligne9 en ligne
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Internat
[PODCAST] Quatrième année de MG, loi Garot... Les combats des internes en médecine
04/07/2025
0
Santé publique
Expérimentation des rendez-vous de prévention : "Nous sommes convaincus de l'intérêt des CPTS"
31/01/2024
6
"Qui va emmener mes enfants à l’école ?" : quand la lutte contre les déserts médicaux ignore les femmes...
05/06/2025
33