L’hypothèse virale du diabète de type 1 se trouve renforcée chez des patients génétiquement déterminés

16/01/2020 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les virus sont impliqués dans la destruction auto-immune des îlots β du pancréas conduisant à un déficit en insuline et à un diabète de type 1.

Certains entérovirus pouvant infecter les cellules β in vitro ont été détectés dans les îlots pancréatiques de patients diabétiques de type 1. Toutefois, les résultats manquent de cohérence d’une étude à l’autre. Les taux de mutation rapide des virus, la périodicité cyclique des virus et la sélection de variants ayant une pathogénicité modifiée et capables de se disséminer dans les populations pourraient constituer autant d’obstacles pour faire le lien, de manière convaincante, entre les ARN des virus et l’auto-immunité des cellules d’îlots. Les cellules β expriment de manière forte les gènes des récepteurs à coxsackie et aux adénovirus à la surface cellulaire (CXADR) qui peuvent faciliter les infections aux entérovirus. Les études de pancréas humain et d’îlots en culture ont montré des variations significatives de la virulence des entérovirus pour les cellules β selon les sérotypes et même à l’intérieur du même sérotype. Une équipe internationale a mené une grande étude prospective observationnelle de nouveau-nés à risque génétique de diabète de type 1 qui ont été suivis dans plusieurs pays ayant différentes expositions à différents virus. L’étude, appelée TEDDY (The Environmental Determinants of Diabetes in the Young), a permis deux études cas-témoins où des échantillons de selles ont été examinés pour leur contenu en virus. Dans cette étude, à large échelle, portant sur des ADN et des ARN viraux dans les selles d’enfants, la relation entre les virus dans les selles et l’auto-immunité insulaire et le diabète de type 1. En fait, une infection prolongée par l’entérovirus B plus que des infections de courte durée indépendantes de l’entérovirus B pourrait être impliquée dans le développement de l’auto-immunité anti-cellules d’îlots mais pas le diabète de type 1 chez certains jeunes enfants. De plus, certaines infections précoces par mastadénovirus C et un variant de CXADR (rs6517774) pourraient être corrélés de manière indépendante avec l’auto-immunité insulaire. Cette étude apporte donc de l’eau au moulin du rôle des virus et en particulier des infections virales prolongées dans la survenue d’une auto-immunité anti-cellules d’îlots et d’un diabète de type 1 chez des patients génétiquement déterminés.

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Claire FAUCHERY

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