L’adipsine préserve les cellules β chez les souris diabétiques et assure un effet protecteur contre le diabète de type 2

19/12/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Le diabète de type 2 est caractérisé par une insulinorésistance et une perte progressive de la masse des cellules β pancréatiques et de sa fonction. Actuellement, il n’y a pas de traitement permettant de prévenir la perte des cellules β et il n’est pas impossible non plus que les insulinosécrétagogues comme les sulfamides hypoglycémiants puissent être associés à une accélération de l’insuffisance β cellulaire, ce qui pourrait limiter leur utilisation dans le diabète de type 2.

L’adipokine, adipsine/facteur D du complément a été la première adipokine décrite. Elle maintient l’homéostasie du tissu adipeux et augmente l’insulinosécrétion en réponse au glucose. L’adipsine contrôle la voie alternative du complément en catalysant la production de C3a (une forme active du composé 3 du complément), un sécrétagogue de l’insuline. Toutefois, on ne sait pas si un traitement chronique par adipsine a un effet anti-hyperglycémique durable ou si, au contraire, il conduit à un défaut prématuré des cellules β. Pour évaluer les effets de l’adipsine sur le maintien à long terme de la fonction cellulaire β, une équipe américaine a transplanté des îlots pancréatiques dans la chambre antérieure de l’œil de souris afin de suivre ces îlots en temps réel dans un modèle de souris diabétiques de type 2, le modèle db/db. Contrairement aux autres insulinosécrétagogues, l’administration chronique d’adipsine chez les souris diabétiques db/db améliore l’hyperglycémie et augmente l’insulinémie tout en préservant la cellule β, en bloquant la dédifférenciation et de la mort cellulaire. D’un point de vue mécanistique, ces chercheurs montrent que l’adipsine/C3a diminue la phosphatase Dusp26 alors que l’expression forcée du Dusp26 dans les cellules β diminue l’expression des gènes d’identité de la cellule β et la sensibilise à la mort cellulaire. En revanche l’inhibition pharmacologique de Dusp26 améliore l’hyperglycémie chez les souris diabétiques et protège les îlots humains de la mort cellulaire. De plus, ils montrent que des concentrations supérieures d’adipsine circulante sont associées à un risque significativement inférieur de développer un diabète ultérieur chez les adultes d’âge moyen après ajustement pour l’indice de masse corporelle. L’ensemble de ces données, aussi bien dans les modèles murins que chez l’homme, suggèrent que l’adipsine/C3a et que les thérapies ciblant Dusp26 pourraient représenter une nouvelle approche thérapeutique dans le diabète de type 2.

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Claire FAUCHERY

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