
La fac de Tours dévoile un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles lors des soirées d'étudiants en médecine
Après le déploiement d'une banderole sexiste lors d'une soirée d'étudiants en médecine en septembre 2024, l'université de Tours a présenté, lundi 24 mars, une série de mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et le bizutage.

L'université de Tours a présenté, lundi 24 mars, 27 mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), et le bizutage, lors des soirées des étudiants en médecine. Ce "plan d'action" fait suite à la remise le 7 mars, par l'Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), d'un rapport ayant conclu à "une problématique systémique de promotion de faits de bizutage et de VSS au sein des associations" d'étudiants en médecine à Tours, indique l'université dans un communiqué.
L'IGESR a été saisie en octobre 2024 après le déploiement, quelques semaines plus tôt, d'une banderole à caractère sexiste lors d'une soirée d'intégration d'étudiants en médecine à Tours. Une femme nue, d'apparence inconsciente et plongée dans un verre, était représentée sur cette banderole ; un pénis et des gouttes de sperme apparaissaient au-dessus d'elle. Enfin, un jeu de mot faisant référence au GHB était inscrit en lettres noires.
De plus, des faits de bizutage et de VSS avaient été signalés dans le même temps à la direction de l'université de Tours, qui avait alors fait un signalement au procureur de la République.
Selon l'université, le rapport de l'IGESR a conclu à des "faits caractérisés" de bizutage, d'actes humiliants ou dégradants et de rapports sexuels non consentis, commis entre octobre 2023 et septembre 2024. "Les faits sont graves et pénalement répréhensibles", insiste l'université dans son communiqué.
Face à ces constats, la direction de l'université de Tours a identifié 27 mesures, dont certaines "d'urgence". La première, recommandée par l'IGESR, vise à saisir la commission disciplinaire pour des faits de bizutage et de VSS à l'encontre de 20 étudiants, membres du bureau de l'association des Carabins de Tours et les organisateurs de plusieurs événements d'intégration. De plus, la direction de l'université va émettre un nouveau signalement auprès du procureur de la République. Elle prévoit aussi de lancer une enquête administrative complémentaire à la mission de l'IGESR, et va également interdire certains "évènements étudiants de type intégration ou 'faluchage'".
Charte de lutte contre les VSS, sensibilisation…
La labellisation, les financements et les conventions d'occupation des locaux de l'ensemble des associations étudiantes de la faculté de médecine (à l'exception des deux associations de tutorat) sont, eux, suspendus.
A court terme, la direction de l'université tourangelle souhaite aussi créer "une charte de lutte contre les VSS et le bizutage signée par les associations étudiantes incluant la présence obligatoire de personnels de sécurité à chaque soirée festive".
A moyen terme, l'université indique vouloir mettre en place "une stratégie globale de prévention du bizutage et des VSS dans le cadre des évènements festifs organisés par les étudiants" en médecine. Elle propose, par ailleurs, d'établir un plan de sensibilisation à destination de l'ensemble des étudiants de l'université, et un second spécifique à ceux en études de médecine.
Pour le Pr Philippe Roingeard, président de l'université de Tours, ce plan d'action doit permettre d'"agir rapidement et avec fermeté afin qu’il puisse constituer un véritable sursaut aux yeux de l’ensemble de la communauté étudiante, à travers une responsabilisation et une prise de conscience forte et immédiate". "Nous tenons aussi à réitérer notre soutien inconditionnel aux victimes de ces agissements, qui en subissent les conséquences tout au long de leur vie", a-t-il ajouté, cité dans le communiqué.
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