Prescription en officine : "une atteinte à l'intégrité du métier de médecin généraliste" dénonce MG France

01/03/2019 Par Aveline Marques
Politique de santé

L'amendement n'est pas encore déposé qu'il suscite déjà une levée de boucliers. Dans un communiqué, le syndicat MG France s'est une nouvelle fois opposé à ce que les pharmaciens puissent délivrer sans ordonnance des médicaments normalement soumis à prescription pour les "petites urgences". Il dénonce une mesure "portant atteinte à l'intégrité du métier de médecin généraliste" et à la "santé de ses patients". Même opposition de la part de la CSMF. "Qui peut imaginer que le pharmacien va distinguer au simple regard la cystite aiguë de la pyélonéphrite, l'angine bactérienne de la mononucléose ?" interpelle MG France dans un communiqué diffusé jeudi soir. "Qui peut croire que sans diagnostic les prescriptions seront moins nombreuses et mieux adaptées ? Qui peut prétendre que le pharmacien sera mieux armé que le médecin traitant pour refuser une demande de prescription injustifiée ?" interroge le syndicat de généralistes. Comme il l'avait fait en octobre pour le PLFSS, MG France s'est une nouvelle fois opposé "fermement et sans concession" à la proposition du Dr Thomas Mesnier, député LREM rapporteur du projet de loi de santé, d'autoriser les pharmaciens à "délivrer, sous protocole, des traitements actuellement prescrits sur ordonnance, dans le cadre de pathologies simples et du quotidien, que pourraient être l'angine, la conjonctivite, la cystite". Des pathologies pour lesquelles les Français ont besoin de consulter rapidement et "ont du mal à trouver un rendez-vous", fait valoir le député. Cette mesure, qui figurait déjà dans son rapport sur les soins non programmés, est censée pallier le manque de temps médical et éviter que ces patients n'engorgent les urgences. Un "panier de soins" serait défini avec la HAS et le médecin traitant serait "systématiquement" informé des médicaments délivrés. Mais pour MG France, l'argument du manque de temps médical ne tient pas. "Une étude de la DREES parue en octobre 2018 démontre que le délai de rendez-vous moyen chez le médecin généraliste est de deux jours. En cas d’urgence, le rendez-vous est obtenu dans la journée", souligne le syndicat. "Le pharmacien n'est pas le 'remplaçant' du médecin traitant." Et d'insister : "Le choix d'une molécule, de son dosage et de la durée du traitement relève d'un acte médical. Quel sera le critère de choix du produit par le pharmacien ?" "Le médecin est celui qui a l’apanage du diagnostic et de la prescription médicale : il a été formé pour cela, tout au long d’une dizaine d’années d’études longues et difficiles, souligne la CSMF dans un communiqué diffusé ce midi. Le pharmacien a l’apanage de l’analyse de l’ordonnance, de la délivrance du médicament et de l’accompagnement du patient pour l’observance. Ses études également difficiles l’ont préparé à ce métier, mais pas à faire du diagnostic." Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. La présidente de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, a assuré travailler de concert sur ce sujet avec l'Ordre des médecins. [avec AFP]

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