Un médecin "andrologue" jugé pour viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs
Un médecin, qui se présentait comme "andrologue pédiatrique", est jugé à partir de ce lundi à Montpellier pour des viols et agressions sexuelles sur 13 jeunes patients. Certaines victimes sont atteintes de troubles autistiques ou en situation de handicap.
Un médecin qui se prétendait comme spécialiste de la sexualité des adolescents, en particulier ceux atteints de troubles de l'autisme ou porteurs de handicaps, est jugé à partir de ce lundi 17 novembre à Montpellier pour des viols et agressions sexuelles sur 13 de ses patients. Le praticien a exercé dans plusieurs établissements de la région de Montpellier et à son domicile. Depuis son interpellation en octobre 2021, après des plaintes de parents, le praticien de 54 ans n'a cessé de nier tout geste déplacé, les justifiant par des raisons médicales.
Diplômé en 2000, le médecin a exercé une quinzaine d'années en gériatrie, avant de se tourner vers la santé sexuelle des adolescents. Il se présentait comme "andrologue pédiatrique", un spécialité qui n'existe pourtant pas en France.
Lors de ses consultations, dont certaines réalisées à son domicile ou dans sa voiture, le médecin prenait systématiquement les mesures des testicules et du sexe des adolescents, au repos et en érection. Il leur demandait aussi de se masturber devant lui, les masturbait lui-même avec un vibromasseur ou à l'aide d'une vaginette afin de recueillir leur sperme.
"Il a utilisé tous les points sensibles pour attirer des jeunes, souvent fragilisés, dans ses filets et toute sa science pour assouvir ses fantasmes et ses pulsions sexuelles. On parle de faits à la sortie d'un jacuzzi, on appelle les masturbations des 'entraînements'... On n'est plus du tout dans du médical", estime auprès de l'AFP Me Solène Mangin, avocate d'un jeune homme, aujourd'hui majeur, qui aurait été violé à ses 15 ans.
13 victimes présumées
Selon l'arrêt de la chambre de l'instruction de Montpellier – qui a renvoyé le médecin devant la cour criminelle -, l'accusé a 'mis en place une sorte de stratagème aux fins de manipuler et persuader ses patients et leurs parents que ces actes faisaient partie intégrante de son intervention comme andrologue".
Le médecin est accusé de viols sur deux mineurs de moins de 15 ans pour avoir pratiqué sur eux des touchers rectaux qui, selon les experts entendus pendant l'instruction, ne se justifiaient pas, avec comme autre circonstance aggravante qu'il a abusé de l'autorité que lui conférait sa fonction. Il sera aussi jugé pour neuf agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et trois sur mineurs de plus de 15 ans, et pour le même délit sur un jeune adulte autiste non-verbal de 28 ans.
Au total, il doit répondre de 16 chefs d'accusation concernant 13 victimes présumées, dont au moins trois ont été diagnostiquées comme atteintes de troubles du spectre de l'autisme et d'autres sont en situation de handicap.
Durant l'instruction, le praticien a toutefois "contesté tout acte d'agression sexuelle, ainsi que tout geste déplacé". Il explique avoir "seulement pratiqué des actes médicaux d'andrologie et avoir procédé à l'ensemble des consultations à des fins médicales".
Selon un expert saisi par le juge d'instruction, les gestes du médecin montpelliérain sont des "actes sexuels déguisés", citant notamment "l'utilisation d'un vibromasseur médical et autres sextoys non adaptés à la situation clinique et à la maturité psychosexuelle des jeunes patients".
L'expertise psychologique pratiquée sur le praticien, célibataire sans enfants décrit comme brillant par son entourage, concluait à l'existence d'une "déviation" de dimension "éphébophilique", terme qui désigne l'attirance sexuelle d'un adulte pour les jeunes hommes et les adolescents, avec une dimension de voyeurisme.
Le médecin, qui comparaît détenu devant la cour criminelle départementale de l'Hérault, encourt jusqu'à 20 ans de prison. Le verdict est attendu le 21 novembre.
[avec AFP]
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