Blanchiment et travail dissimulé : la combine de deux chirurgiens devant la justice

05/02/2019 Par F. Na.
Faits divers / Justice

Deux chirurgiens seront entendus par la justice le 15 février prochain pour blanchiment et travail dissimulé. Un spécialiste d'Ajaccio a fait venir un confrère d'Antibes pour réaliser des centaines d'opérations. Sans rien déclarer et sans autorisations.

Un chirurgien viscéral et digestif, de l'hôpital d'Ajaccio, a fait appel à un confrère d'Antibes pour réaliser plusieurs opérations. "D'après les éléments de l'enquête, il expliquait aux patients qu'il avait besoin de l'aide d'un autre médecin, qu'il présentait comme étant l'un des meilleurs", explique le procureur d'Ajaccio, Éric Bouillard. Près de 80 patients ont été entendus par les enquêteurs de la police judiciaire. "Ils ont confirmé la pratique", poursuit-il. Sauf que l'hôpital d'Ajaccio n'a jamais autorisé le médecin d'Antibes à travailler en son sein. Et que ce médecin ne s'est pas acquitté de la redevance qu'il doit verser pour une consultation privée dans un établissement. D'autre part, le médecin des Alpes-Maritimes aurait signé une convention avec l'hôpital d'Antibes excluant toute activité dans un autre établissement. De 2012 à 2017, il se serait rendu une fois par mois à Ajaccio afin de réaliser ces opérations. Durant cette période, les deux chirurgiens auraient pris en charge plus de 120 patients. "Mais il pourrait y en avoir davantage", estime-t-on du côté du parquet. A chacun de leurs patients, les médecins réclamaient une somme de 1000 euros pour financer le voyage du médecin depuis Antibes. "Ce n'était pas présenté comme un dessous-de-table ou un dépassement d'honoraires. Il était seulement expliqué aux patients que ces frais-là n'étaient pas remboursés par la Sécurité sociale", complète le procureur. Chacun des médecins aurait perçu, d'après les investigations, près de 100 000 euros grâce à cette pratique. Somme dans laquelle se confondent "d'une part, les 1 000 euros demandés aux patients et, d'autre part, l'argent qui aurait dû être reversé à l'hôpital". L'hôpital d'Ajaccio est pour l'heure la seule victime de ces deux médecins, au titre du préjudice financier. Les patients qui ont été entendus ne se sont pas manifestés auprès de la justice. [Avec Corsematin.com]

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La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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