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Ce maire qui interdit de mourir à domicile et veut obliger les médecins à s'installer

Coup de projecteur sur la commune de Laigneville. La semaine dernière, Christophe Dietrich, maire de cette petite ville de l'Oise, a publié un arrêté municipal interdisant les décès à domicile. Il revient pour Egora sur cette décision et sur la difficulté à trouver des médecins pour rédiger les certificats de décès.

 

 

 

Egora : Qu'est-ce qui a motivé la publication de cet arrêté interdisant les décès à domicile dans votre commune ?

Christophe Dietrich : Cela fait deux fois en trois semaines que nous sommes confrontés à l'absence totale de médecin pour constater un décès. La première fois, au bout de 5 heures, on a réussi à appeler un médecin parce qu'on avait un numéro privé et qu'il a bien voulu nous dépanner. Mais la semaine dernière, on a eu une découverte de cadavre à 7h du matin. On a d'abord essayé de contacter le Samu, qui nous a dit qu'il ne s'agissait plus d'une urgence. Je le conçois très bien, j'ai été sapeur-pompier pendant 27 ans. On a essayé de joindre les médecins locaux mais ça ne répondait pas, parce que les généralistes de Laigneville ne travaillent pas le mercredi. On sait bien que si les médecins travaillent trop, on leur fait payer des amendes.

 

C’est-à-dire ?

S'ils font trop de prescriptions, ils ont des pénalités. Je pense aussi qu'il y a une question de rythme de travail. Je ne sous-estime pas le travail fait par un médecin.

Pour revenir au décès, nous avons aussi essayé d'appeler SOS Médecins, qui n'a jamais répondu. J'ai alors essayé de prendre contact avec l'ARS en passant par le numéro départemental, ça n'a jamais répondu. J'ai réussi, grâce à l'aide d'un autre maire, à avoir un numéro de portable. C'était l'une des responsables de l'offre de soins à l'ARS. Lorsque je l'ai eu au téléphone, sa première question a été de me demander pourquoi je l'appelais sur ce numéro et comment j'étais parvenu à avoir son téléphone portable. Elle m'a expliqué qu'avant de contacter l'ARS, il fallait avoir trois refus de médecin. De mon côté, je ne pouvais obtenir trois refus puisque personne ne répondait. J'ai dû appeler trois médecins de Seine-Saint-Denis pour avoir des refus. Mais entre temps, j'avais recontacté l'ARS. La météo annonçait 30 degrés: avec un cadavre, ça n'était tout simplement pas possible. L'ARS et le Samu se sont renvoyés la balle toute la matinée. Le Samu a reconnu avoir appelé 15 médecins sans avoir de réponse. A midi, la chaleur commençait à monter et moi avec.

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