Grippe et rougeole : l'Ordre favorable à un élargissement de la vaccination des médecins
Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a publié, mardi 2 décembre, un état des lieux inédit de la vaccination en France. Le Cnom y dévoile plusieurs recommandations, notamment un élargissement de la vaccination obligatoire des médecins à la rougeole.
"Les vaccins obligatoires imposés aux médecins sont peu nombreux et il est légitime de s'interroger sur la nécessité ou non de rendre obligatoires d'autres vaccins qui sont aujourd'hui fortement recommandés", écrit le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) dans un rapport inédit, publié mardi 2 décembre, pointant que la vaccination des soignants est une "exigence éthique".
Actuellement, seuls les vaccins contre l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont obligatoires pour les professionnels de santé. La Haute autorité de Santé (HAS) a proposé en juillet 2023 de maintenir les recommandations actuelles pour les professionnels de santé (coqueluche, grippe, hépatite A et varicelle), en insistant sur l’importance de la vaccination pendant la grossesse contre la coqueluche, rappelle l'Ordre dans son document. Concernant la vaccination grippale, la HAS propose qu’elle reste recommandée. Quant à la rougeole, elle a proposé une obligation vaccinale (deux doses de ROR) pour les étudiants et les professionnels non-immunisés en contact avec des publics à risque.
En s'appuyant sur ces recommandations, l'Ordre des médecins appelle à rendre la vaccination contre la rougeole obligatoire pour les professionnels de santé. D'autant que le Cnom note que 70 à 80 % des soignants sont correctement vaccinés contre la rougeole, "bien en deçà du seuil de 95 % nécessaire pour interrompre la transmission", mais aussi qu'ils sont impliqués "dans 75 à 83 % des cas survenus en établissement".
Concernant la grippe, le Cnom s'aligne aussi sur la HAS, qui a proposé que la vaccination reste jusqu'ici recommandée mais pas obligatoire, une position pouvant évoluer "si la force des preuves venait à augmenter".
L'institution ordinale demande aux médecins "de donner l'exemple" afin de "renforcer l'adhésion des patients". "Un professionnel bien informé, vacciné et suivi incarne les messages qu’il transmet, il est mieux armé pour convaincre ses patients, notamment les hésitants ou réticents, cela favorise une meilleure couverture vaccinale de la population générale", pointe le rapport.
Une formation "indispensable"
Enfin, le Cnom estime que "la formation préalable, renouvelée et adaptée de tous les effecteurs de vaccination est indispensable". En ce sens, la nouvelle stratégie nationale "Vaccination et immunisation 2025-2030" positionne explicitement la formation des professionnels de santé à la vaccination comme un axe prioritaire du DPC et de la formation continue. Ce plan est structuré autour de cinq grands axes, dont la formation des professionnels à la promotion de la vaccination et la mise à jour régulière du calendrier vaccinal.
"Un médecin convaincant est avant tout un médecin convaincu maîtrisant sa pratique", résume dans son rapport l'Ordre, qui "encourage" les praticiens à diffuser des messages clairs et incitatifs à la vaccination. L'institution n'oublie pas les médecins-créateurs de contenus qui s'engagent "à être vecteurs d’informations scientifiquement validées. Ils ont toute leur place dans la communication au grand public pour rappeler l’intérêt de la vaccination", conclut le Cnom.
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