Un généraliste sur cinq fait partie d’une CPTS

25/05/2023 Par L. C.
Début 2022, 20% des médecins généralistes libéraux faisaient partie d’une CPTS, indique la Drees dans un rapport publié ce mercredi 24 mai. Ils n’étaient que 7% début 2019. 

Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Mises en place en 2016, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) voient leurs rangs gonfler. D’après les résultats d’une enquête* de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) menée entre le 5 janvier et le 22 avril 2022 – et à laquelle ont répondu plus de 1550 médecins –, 20% des généralistes libéraux déclaraient faire partie d’une CPTS en fonctionnement début 2022. Ils n’étaient que 7% en 2019. Par ailleurs, 12% de généralistes indiquaient appartenir à une CPTS en stade de projet cette année-là.  

L’organe de statistiques souligne que cette dynamique devrait se poursuivre "dans les prochaines années" puisque 14% des MG souhaiteraient en faire partie. Il apparaît cependant difficile pour les CPTS de faire carton plein puisque près de la moitié des généralistes (48%) ont indiqué ne pas être membre d’une CPTS et ne pas souhaiter en rejoindre une. Ce qui risque de compliquer les plans de l’exécutif, qui veut miser sur ces réseaux pour améliorer l’accès aux soins des Français (voir encadré).  

 

Les CPTS, incontournables ou inutiles ?  

La Drees a interrogé les généralistes sur leur perception de ces communautés professionnelles. Pour 13% des répondants, les CPTS sont "un mode d’organisation incontournable dans les années à venir".  Un généraliste sur 4 (27%) considère qu’il s’agit "d’une approche intéressante parmi d’autres". En revanche, 12% jugent qu’elles sont "inutiles". La moitié des médecins généralistes (49%) n’ont pas encore d’avis "tranché" sur ce mode d’organisation. 

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Source : Drees 

Sans surprise, ceux qui font partie d’une CPTS déjà en fonctionnement sont plus nombreux à juger celles-ci incontournables ou intéressantes sur le plan de l’organisation.  

Parmi les généralistes qui n’en faisaient pas partie en 2022, un tiers (33%) indiquaient avoir été sollicité au cours des six derniers mois pour rejoindre une CPTS ou participer à une réunion de présentation d’un projet de CPTS. Cela concerne le plus souvent les jeunes médecins (45% des médecins de moins de 50 ans, contre 29% pour les 50-59 ans et 27% pour les 60 ans ou plus) ou les MG exerçant en maison de santé pluriprofessionnelle (58%). 

 

Qui sont ceux qui en font partie ? 

Globalement, en 2022, les femmes généralistes étaient plus nombreuses au sein de ces CPTS : 26%, contre 16% de leurs confrères. A l’instar des praticiens exerçant en groupe (26% de ceux en groupe pluriprofessionnel, 20% de ceux en groupe monoprofessionnel, et 13% des médecins travaillant seuls) ou en MSP.  

La Drees relève "d’importantes disparités régionales en matière d’appartenance des médecins à une CPTS". Selon l’organisme de statistiques, l’exercice coordonné au sein d’une CPTS est plus développé dans les deux régions faisant l’objet d’un suréchantillonnage dans l’enquête : "29% des médecins de Provence-Alpes-Côte d’Azur et 27% de ceux des Pays de la Loire indiquent faire partie d’une CPTS, contre 19% des médecins du reste du territoire". "Il n’est pas possible de donner des résultats sur l’implication dans une CPTS pour les autres régions", note-t-il. 

Parmi les médecins qui n’exerçaient pas dans une CPTS en 2019, 18% en font partie trois ans plus tard. Les femmes (24%), ceux qui étaient dans une MSP en 2022 (34%) et les médecins de Provence-Alpes-Côte d’Azur (29%) sont un peu plus nombreux à avoir intégré une CPTS entre 2019 et 2022. 

 

Et durant le Covid ?  

La Drees s’est par ailleurs intéressée aux MG ayant participé à une action organisée par une CPTS dans le cadre de l’épidémie de Covid. 37% des généralistes ont déclaré à avoir participé à une telle action. Un taux bien plus élevé chez les médecins qui appartenaient en 2022 à une CPTS en fonctionnement (68%). 35% des généralistes ont déclaré avoir entendu parler de ces actions sans y avoir pris part (27% parmi ceux dans une CPTS en fonctionnement). 

 

*Quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale. 

 

Couvrir l’intégralité du territoire en 2023, est-ce possible ? 

En conclusion de la journée de lancement du CNR Santé, le 3 octobre dernier, le ministre de la Santé, François Braun, a émis le vœu que "tout le territoire soit couvert par des CPTS d’ici fin 2023", jugeant que "c’est l’organisation par laquelle nous gagnerons le pari de la responsabilité collective". Mais est-ce un objectif atteignable ? D’après les données de la Drees, en 2022, 282 CPTS couvrant 36% de la population étaient en fonctionnement (c’est-à-dire qu’elles avaient signé un contrat ACI. 262 autres CPTS, couvrant 28% de la population, étaient au stade de projet en 2022, indique la Drees qui s’est appuyée sur l’Atlas des CPTS 2022. L’organisme de statistiques souligne toutefois que la dynamique d’implantation des CPTS s’est poursuivie au cours de l’année dernière : "en décembre 2022, 389 CPTS sont en fonctionnement (49% de la population), et 193 CPTS sont au stade de projet (19% de la population", précise-t-il. 
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