Pénurie d’amoxicilline : "un risque supérieur à celui de l’épidémie de bronchiolite" alertent les pédiatres

23/11/2022 Par Marielle Ammouche
Médicaments
Les infectiologues et les pédiatres s’alarment des conséquences de ces ruptures « quasi-complètes d’approvisionnement » en spécialités à base d’amoxicilline, affirmant que les stocks des alternatives aux formes pédiatriques ne permettront de tenir que « quelques semaines ».

  Dans un communiqué daté du 22 novembre, signé par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), la Société française de pédiatrie SFP, le groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), ils écrivent que « toutes les conditions sont réunies pour une crise majeure de Santé Publique en pédiatrie, mais également chez l’adulte, et ce, à très brève échéance », en raison, en particulier de l’ « effet domino » lié au report sur des formes adultes, et de l’impact sur les autres molécules. Pour les médecins, « il existe un risque de pénurie de la majorité des molécules couramment utilisées : à terme, un impact incluant les molécules dites « de recours » est envisageable avec des conséquences majeures ». Cette crise « peut représenter, en termes de morbi-mortalité, un risque supérieur à celui de l’épidémie de bronchiolite » insistent les signataires. Les infectiologues et les pédiatres pensent que les mesures prises jusqu’à présent sont insuffisantes. Ils se prononcent pour une restriction « drastique » des prescriptions d’antibiotiques. Cela doit passer par « un plan urgent et global de gestion de crise », un déconditionnement des présentations par les pharmaciens, des modifications des conditions de délivrance (diagnostic inscrit sur l’ordonnance, restriction des prescriptions par les médecins), et le contrôle de la distribution des stocks résiduels par les grossistes/répartiteurs, « pour empêcher tout risque de stockage « sauvage » ». Pour ces spécialistes, la situation imposera probablement des mesures fortes comme la nécessité « de revoir un grand nombre de recommandations et de les faire appliquer de façon plus contraignante ». Tout cela doit s’accompagner d’une campagne d’information générale auprès des professionnels de la santé, et du grand public. Ils insistent aussi sur la nécessité d’inclure les médecins généralistes « dans toutes les réflexions et prises de décision futures ». L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait confirmé, le 18 novembre, dans un communiqué, l’existence de « fortes tensions d’approvisionnement » en France concernant l’amoxicilline, qu’elle soit seule ou en association à l’acide clavulanique. Elle a demandé aux médecins prescripteurs de veiller au bon usage de leurs prescriptions d’antibiotiques. Avec le GPIP de la SFP, l’AFPA, et la SPILF, elle a élaboré des recommandations qui insistent sur la nécessité de suivre les recommandations de bonne pratique de la HAS, à savoir, une durée limitée à 5 jours dans la plupart des pathologies infectieuses courantes (angines bactériennes, otites, pneumonies…).

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