Pourquoi dort-on mal la première nuit dans un nouveau lieu ?
Le phénomène dit de la première nuit, qui consiste à mal dormir la première nuit passée dans un lieu jusqu’alors inconnu, est banal, constaté par la plupart d’entre nous. Mais existe-t-il une explication rationnelle, scientifique, à un tel phénomène ? Des chercheurs de la Brown University, dans l’état du Rhode Island (Etats-Unis), ont cherché une explication en ayant recours aussi bien aux enregistrements polysomnographiques du sommeil qu’à l’imagerie par résonance magnétique.
La principale observation faite par ces chercheurs est l’asymétrie de l’activité cérébrale durant cette première nuit, l’hémisphère gauche restant plus actif que le droit. Or cette asymétrie est connue comme accompagnant une difficulté d’endormissement, laquelle est une des caractéristiques du phénomène de la première nuit. Les enregistrements du sommeil ont permis de montrer que l’hémisphère gauche restait en état d’alerte, réagissant bien plus facilement à des stimuli extérieurs, notamment sonores, que le droit, et en tout état de cause plus facilement qu’en état « normal », autrement dit quand le sujet dort dans un endroit auquel il est habitué.
Selon les auteurs, le phénomène de la première nuit est sans aucun doute un mécanisme adaptatif répondant aux potentiels dangers d’un environnement inconnu. Le cerveau gauche reste en état d’alerte, générant un endormissement difficile, des éveils fréquents et un réveil complet anormalement précoce, le tout se traduisant par un sentiment de mauvaise nuit.
Masako Tamaki et coll. Night Watch in One Brain Hemisphere during Sleep Associated with the First-Night Effect in Humans. Current Biology, published online 21 April 2016.
doi:http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2016.02.063,
http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(16)30174-9
D'accord, pas d'accord ?
Débattez-en avec vos confrères.