Les immunothérapies du cancer peuvent avoir des effets secondaires endocriniens, notamment une hypothyroïdie

05/10/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les complications endocriniennes, si elles ne sont pas reconnues, peuvent mettre la vie des patients en danger, particulièrement lorsqu’ils utilisent des immunothérapies pour le traitement de leur cancer. L’incidence et le risque de développer de tels effets secondaires sont mal connus, ce qui a amené une équipe américaine à comparer l’incidence et le risque d’effets secondaires endocriniens après traitement par immunothérapie.

Trente-huit essais randomisés évaluant l’utilisation de ces immunothérapies pour le traitement de tumeurs solides ont été identifiés, permettant d’analyser les données de 7 551 patients éligibles pour une méta-analyse. L’incidence de l’hypothyroïdie et de l’hyperthyroïdie était la plus élevée chez les patients recevant un traitement combinant un inhibiteur de PD-1 et un inhibiteur de CTLA-4. Les patients sous traitement combiné avaient significativement plus de risques de présenter une hypothyroïdie (odds ratio = 3.81 ; IC 95 % = 2.10-6.91, p < 0.001) ou une hyperthyroïdie (OR = 4.27 ; 2.05-8.90, p = 0.01) que les patients qui étaient sous ipilimumab seul. En comparaison des patients sous ipilimumab, ceux qui étaient sous inhibiteur de PD-1 avaient un risque supérieur de développer une hypothyroïdie (OR = 1.89 ; 1.17-3.05, p = 0.03). Le risque d’hyperthyroïdie mais non d’hypothyroïdie était significativement supérieur avec les anti-PD-1 qu’avec les anti-PD-L1 (OR = 5.36 ; 2.04-14.08, p = 0.002). Alors que les patients qui avaient des inhibiteurs de PD-1 étaient significativement moins à risque de présenter une hypophysite que ceux qui recevaient de l’ipilimumab (OR = 0.29 ; 0.18-0.49, p < 0.001), ceux qui recevaient un traitement combiné (anti-PD-1 + anti-CTLA-4) étaient significativement plus à risque de développer une hypophysite (OR = 2.2 ; 1.39-3.6, p = 0.001). Pour ce qui concernait l’insuffisance surrénale périphérique et le diabète insulino-dépendant, aucune différence statistique n’a été trouvée, probablement du fait du petit nombre d’événements. Cette étude confirme donc que les problèmes thyroïdiens, en particulier l’hypothyroïdie, sont parmi les complications les plus fréquentes de ces immunothérapies. Quant aux patients qui sont sous thérapie combinée, anti-CTLA-4 et anti-PD-1, ce sont eux qui sont à risque maximal de dysfonction thyroïdienne et d’hypophysite.

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Claire FAUCHERY

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