Le traitement de l’hyperuricémie par l’allopurinol chez les diabétiques de type 1 n’a pas de bénéfice rénal

07/07/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Néphrologie
Des concentrations élevées d’acide urique sont associées à une augmentation du risque de néphropathie diabétique.

Dans l’hypothèse qu’en abaissant l’uricémie (par exemple par de l’allopurinol), on soit capable de ralentir le déclin du taux de filtration glomérulaire des diabétiques de type 1 ayant une néphropathie diabétique précoce à modérée, une équipe américaine a mis en place un essai en double insu où des patients diabétiques de type 1, dont l’uricémie était > 45 mg/l, (soit 270 µmol/l), correspondant à la médiane dans ce groupe, dont le taux de filtration glomérulaire estimé était entre 40 et 99 ml/min/1.73 m2 et qui avaient des arguments de néphropathie diabétique ont reçu de l’allopurinol (267 patients) ou du placebo (263 patients). Le critère d’évaluation principal était le taux de filtration glomérulaire ajusté sur la valeur de base. L’âge moyen était de 51.1 ans, la durée moyenne de diabète était de 34.6 ans et l’hémoglobine glyquée moyenne de 8.2 %. Le taux de filtration glomérulaire moyen basal était de 68.7 ml/min/1.73 m2 dans le groupe allopurinol et de 67.3 ml/min/1.73 m2 dans le groupe placebo. Au cours de la période d’intervention, l’uricémie a diminué, passant de 61 mg/ (soit 360 µmol/l) à 39 mg/l (240 µmol/l) sous allopurinol et est resté à 61 mg/l (soit 360 µmol/l) sous placebo. Après wash-out, la différence entre les groupes en termes de taux de filtration glomérulaire était de 0.001 ml/min/1.73 m2 (IC 95 % = -1.9 à +1.9, p = 0.99). La diminution moyenne du taux de filtration glomérulaire a été de -3 ml/min/1.73 m2/an sous allopurinol et de -2.5 ml/min/1.73 m2/an sous placebo avec une différence entre les groupes de -0.6 ml/min/1.73 m2/an et un IC 95 % à -1.5 à + 0.4. L’excrétion urinaire d’albumine moyenne après wash-out était de 40 % supérieure (IC 95 % 0 à 80) sous allopurinol que sous placebo. Les effets secondaires étaient similaires dans les deux groupes. Cette étude n’a donc trouvé aucun argument en faveur d’un bénéfice clinique de la réduction de l’uricémie par l’allopurinol sur des critères rénaux chez les patients diabétiques de type 1 ayant une néphropathie diabétique précoce à modérée.

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