Prison et interdiction d'exercer requises contre un chef de service accusé de harcèlement sexuel

19/09/2018 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice
Un ancien chef du service d'anesthésie de l'hôpital de Lavaur (Tarn) était jugé ce mardi au tribunal correctionnel de Castres pour harcèlement moral et sexuel. Quatre plaintes de soignants pour harcèlement moral ou sexuel ont été déposées à son encontre.

Il y a prescription en la matière au bout de trois ans, les faits retenus datent donc uniquement de la période 2014-2017, rapporte France Bleu. Le médecin, âgé de 58 ans, a dû répondre de ses pressions, ses colères à l'égard du personnel soignant, et même ses paroles et gestes déplacés envers une collaboratrice. Quatre soignants, trois femmes et un homme, ont porté plainte. L’hôpital de Lavaur s'était constitué partie civile. Arrivé en 2000 à Lavaur, l'anesthésiste a présidé à deux reprises la CME, élu et réélu par ses pairs. Les quatre plaignants - trois infirmières âgées de 34 à 46 ans, et un infirmier anesthésiste de 56 ans- ont livré les mêmes mots : terreur, crainte, boule au ventre, culpabilité, dénigrement, humiliations en public, devant les collègues ou même devant les patients. L'Iade a raconté à la barre comment il a fini par descendre aux urgences pour se faire prescrire un calmant après une engueulade mémorable. Une infirmière a décrit les blagues et réflexions salaces dont elle était victime : "Tu me fais quoi pour cinq euros ? Tu as une petite mine, tu as baisé tout le weekend ? Plus tu me repousses, plus tu m'excites. Je vais te faire couiner la tête dans l'oreiller." En pleurs à la barre, elle a affirmé qu'il l'a embrassée de force à plusieurs reprises. En plus des quatre plaignants, une trentaine de dépositions écrites de personnels soignants figurent au dossier. "Un seul vous est favorable", a précisé la présidente au prévenu. Le médecin anesthésiste n'a pas fait part de regrets et a tout nié. Oui il lui est arrivé de s'emporter, mais ça n'était pas grave, il était exigeant voilà tout. Les blagues cochonnes, c'était un jeu, elle aimait bien... Selon lui, tous ces témoignages à charge n'ont qu'un but : le faire couler, lui l'ami du maire de Lavaur, lui le confrère respecté d'éminents professeurs toulousains. "Trente années de service aux patients liquidées, je suis un homme détruit, ma réputation est salie, j'ai peur pour ma femme et ma fille", s'est-il lamenté. Le parquet a requis 18 mois de prison, assortis d'un sursis et d'une mise à l'épreuve de trois ans, l'obligation d'indemniser les victimes et deux ans d'interdiction d'exercer. L’hôpital de Lavaur réclame au médecin au titre du préjudice financier et d'image 365.000 euros de dédommagement. Délibéré le 25 septembre. [Avec Francebleu.fr]

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2