Un médecin régulateur poursuivi après la mort d'un patient à son domicile

08/02/2021 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Un médecin du Samu de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) comparaissait au tribunal correctionnel jeudi 28 janvier pour non-assistance à personne en danger après la mort par hémorragie d'un homme de 38 ans à qui il avait refusé l'envoi d'une ambulance.   Le médecin avait fait l'objet d'un non-lieu, mais le parquet a fait appel. Jeudi 28 janvier, ce médecin régulateur du Samu de Saint-Brieuc était donc de retour face aux juges pour répondre du décès d'un patient le 5 mars 2013 à son domicile, malgré plusieurs appels au 15. Le premier appel a été passé la veille au soir par la sœur de ce trentenaire, résidant à Paris. Elle informe le médecin que son frère se plaint de fortes douleurs, vomit et défèque du sang, relate Ouest-France. Le médecin lui conseille d'appeler un taxi ou une ambulance privée pour se rendre aux urgences, mais l'homme n'a pas les moyens. "Docteur, je tiens à vous dire que mon frère a des antécédents psychologiques. Il est sous curatelle et a peur des uniformes et des hôpitaux. Il ne faut pas le brusquer", prévient la requérante.

L'homme appelle le Samu à son tour, précisant souffrir depuis deux jours. "Mais pourquoi n'êtes vous pas venu avant?", lui demande le médecin, qui, pensant avoir à affaire à une gastro-entérite, lui suggère de se rendre aux urgences, distantes de 500 mètres, à pied. Et ce alors que le trentenaire lui précise qu'il a du mal à se tenir debout. Nouvel appel quelques temps plus tard : le patient tient des propos incohérents, réclamant un "dépannage". "On n'est pas la pour dépanner les gens", répond le médecin. Après un dernier appel aux aurores, le 5 mars, un autre médecin régulateur envoie une ambulance. Trop tard : le trentenaire est retrouvé au sol en détresse respiratoire, baignant dans son sang. D'après le rapport d'expertises, le premier médecin aurait dû tenir compte de la fragilité psychologique du patient. Le parquet a requis huit mois de prison avec sursis. Verdict le 25 mars. [avec Ouest-France]

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Claire FAUCHERY

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