Décès d’un enfant de 2 ans : un médecin anesthésiste condamné pour homicide involontaire

15/12/2022 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Un médecin anesthésiste a été condamné ce mardi 6 décembre à 10 000 euros d’amende pour homicide involontaire par la cour d’appel de Bordeaux. Il a été reconnu pénalement responsable de la mort d’un enfant de 2 ans après une ablation des amygdales.  

 

Le drame s’est produit il y a plus de dix ans, en mai 2012. Constatant des ronflements à répétition et des pauses respiratoires durant le sommeil de leur fils adoptif, les parents d’Oscar, inquiets, décident de consulter un médecin. Ils se rendent dans un premier hôpital en juillet 2011, qui préfère annuler l’amygdalectomie du fait de difficultés respiratoires aiguës de l’enfant de 2 ans.  

L’état de l’enfant – toujours très enrhumé – ne s’améliorant pas, celui-ci est admis en avril 2012 à la clinique Saint-Augustin, à Bordeaux, pour subir l’intervention. Celle-ci se déroule sans difficulté et "selon des actes et soins techniques conformes", rapporte le quotidien Sud-Ouest. Mais à son réveil, l’enfant éprouve des difficultés à respirer. Il est alors oxygéné.  

Son état semblant s’améliorer, le médecin référent en anesthésie pédiatrique – appelé le matin par ses confrères chargés de l’opération après plusieurs tentatives infructueuses d’intubation – suggère à la mère du petit garçon de lui donner un biberon. Celle-ci s’exécute. "C’est ce qui a provoqué le décès" de l’enfant, avance l’avocat de la famille, Me Jean-Christophe Coubris. 

D'après Sud-Ouest, Oscar, réintubé, a été victime d’une inhalation gastrique. Après y avoir renoncé, l’anesthésiste décide de transférer l’enfant vers le CHU, dans le service de réanimation pédiatrique. Il y décédera le 8 mai. "La réintubation de l’enfant a été compliquée d’un accident d’inhalation alimentaire qui a conduit à l’arrêt cardiocirculatoire prolongé et aux lésions cérébrales sévères à l’origine du décès", a conclu la cour d’appel, reprenant l’analyse des experts.  

En mai 2021, le praticien avait été relaxé par le tribunal correctionnel. La cour d’appel a cependant reconnu le 6 décembre la responsabilité pénale de l’anesthésiste et l’a condamné à 10 000 euros d’amende pour homicide involontaire. Elle a jugé que le praticien avait fait preuve d’"imprudence", "en décidant de maintenir l’enfant sous surveillance à la clinique alors que l’intervention n’avait pas apporté l’amélioration attendue sur la gêne respiratoire". 

Le médecin a décidé de se pourvoir en cassation.

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2