Le profilage génomique par biopsie liquide des tumeurs déployé à l’échelle nationale
Installé au sein du département de biopathologie et génétique des tumeurs de Gustave Roussy, le laboratoire Fresh (French sequencing hub for liquid biopsy), est opérationnel depuis juillet dernier. Il est le fruit d’un partenariat public-privé, co-construit entre l’IGR et Roche.
Plus d’un millier de tests de recherche des altérations génomiques tumorales dans l’ADN circulant (soit un panel de 324 gènes) ont d’ores et déjà été réalisés et leur résultat a été envoyé aux centres hospitaliers partenaires, enrichi de recommandations d’orientation thérapeutique personnalisées issues de réunions de concertation pluridisciplinaire moléculaire. "L’objectif étant, décrit le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de Gustave-Roussy, que tous les patients français accèdent de façon équitable aux médicaments anticancéreux qui conviennent… ainsi qu’aux essais cliniques de molécules innovantes, adaptés au profil génomique et ce, que les centres hospitaliers participant à cette initiative soient publics ou privés, CHU ou Centres de lutte contre le cancer."
Aujourd’hui, l’analyse moléculaire guide la stratégie thérapeutique de la majorité des patients, mais sur tissu, et donc de façon invasive… Refaire une biopsie tissulaire n’est ni facile ni acceptable parfois. "La biopsie liquide, reflet de la biologie de la tumeur (de l’ensemble des fragments ADN relargués par les différents sites tumoraux), est la solution, maintenant disponible pour l’ensemble du territoire, y compris les DROM-COM", se réjouit le Pr Barlesi. Elle est particulièrement intéressante pour les patients dont les tumeurs sont difficilement accessibles, ou dont l’état de sante ne permet pas une intervention invasive. Elle présente également un intérêt chez les patients atteints de cancers métastatiques en donnant une meilleure appréciation de l’hétérogénéité tumorale.
Le profil tumoral sur biopsie liquide est rendu en 12 jours (versus 46 jours pour la biopsie tissulaire) et le taux d’échec technique est de seulement 4 % (versus 15 %). "Un délai particulièrement bienvenu dans un contexte de prise en charge d’un cancer métastatique où le traitement, basé sur la cartographie du génome des cellules cancéreuses, est devenu une urgence", observe le Pr Antoine Italiano, responsable du programme de médecine de précision. Plusieurs centaines de milliers de patients pourraient en bénéficier, soignés par les centres partenaires (17 établissements actuellement et d’autres en cours de signature) que fédère l’institut, centre de référence sur l’ADN circulant.
Références :
D’après la conférence de presse de Gustave Roussy et Roche (9 octobre).
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