Metformine : un impact sur la fertilité masculine montré chez la souris

21/10/2021 Par Marielle Ammouche
Pharmacologie
Une étude concernant les conséquences de l’utilisation de la metformine chez la femme enceinte inquiète, même si elle a été réalisée uniquement chez la souris.  

Mené par équipe de recherche de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), de l’Inserm, du Centre international de recherche contre le cancer, et de l’université de Nouvelle-Galle du Sud (Australie), ce travail montre, en effet, que l’exposition fœtale à la metformine induit une baisse de la fertilité chez les souriceaux mâles. 

Cette étude fait suite à de précédents travaux de l’Inrae, publiés en 2012, qui ont montré que l’exposition de la souris à la metformine aux stades embryonnaires ralentissait la croissance des testicules et induisait une réduction de la production de la testostérone chez les fœtus mâles.  

Cette nouvelle étude, réalisée sur 20 souris (12 sous metformine et 8 témoins), a mis en évidence que la metformine passe dans le sang du fœtus et le liquide amniotique. Les conséquences sont un ralentissement du développement testiculaire, mais aussi une augmentation de poids chez les souriceaux mâles, et une accumulation de graisse (deux fois plus élevée que les mâles du groupe témoin). 

En outre, lorsque les souris ont été accouplées, les mâles qui avaient été exposés ont montré une fertilité plus faible que ceux du groupe témoin "avec une baisse de 30% de la taille des portées (5,5 petits en moyenne par portée pour les mâles exposés à la metformine contre 8 petits par portée pour les mâles du groupe témoin)", précise l’Inrae. Les chercheurs ont alors montré que ce phénomène était dû à un nombre plus faible, des malformations et des anomalies génétiques des spermatozoïdes, chez les mâles exposés à la metformine.  

Ces résultats nécessitent cependant d’être confirmés chez l’humain. Dans ce but, une étude de cohorte menée par la faculté de médecine de l’Université des sciences et technologies de Norvège est actuellement en cours. Les études sur l’animal vont également se poursuivre, notamment pour étudier la persistance éventuelle des effets sur plusieurs générations. 

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