Envoyer les futurs généralistes dans un désert contre une rémunération à l’acte : la proposition de loi votée au Sénat

19/10/2022 Par Marion Jort
Le Sénat à majorité de droite a adopté, mardi 18 octobre en première lecture, une proposition de loi de Bruno Retailleau qui prévoit d’ajouter une quatrième année d’internat de médecine générale et d’envoyer les étudiants dans les zones sous-dotées, contre une rémunération à l’acte. 

  Les sénateurs sont restés insensibles à la grande mobilisation des étudiants en médecine du 14 octobre dernier, contre l’ajout d’une quatrième année d’internat au DES* de médecine générale à réaliser “en priorité dans une zone sous-dotée”. Une mesure prévue dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023.  Mardi 18 octobre, ils ont adopté en première lecture une proposition de loi proposant d’allonger, comme celle du Gouvernement, d’une année la formation des généralistes. Le vote a été acquis par 232 voix contre 96. Disant "partager le fond" de la proposition de loi, le ministre de la Santé François Braun a gratifié le chef de file de ce texte, Bruno Retailleau (LR), d'un "avis de sagesse bienveillante". Sur le fond, Bruno Retailleau souhaite que la quatrième année d’internat de MG se fasse intégralement en ambulatoire, dans des “lieux agréés”. Comprendre : des zones sous-dotées. Selon son texte, cette année de formation devra se faire avec un médecin tuteur référent et en exercice groupé. La rémunération devra par ailleurs se faire à l’acte, “comme en médecine libérale”

"Cela permet d'installer - provisoirement, certes - 3.500 à 4.000 jeunes médecins généralistes sur l'ensemble du territoire (...). Ca leur permet d'être rémunérés de façon attractive", a ainsi vanté le sénateur, qui a également reproché au Gouvernement d'avoir repris cette proposition "de manière précipitée" dans le PLFSS, "sans beaucoup de concertation, (...) ce qui a pu raidir un certain nombre de syndicats, notamment d'internes". “Cette 4e année ne serait pas seulement une chance pour nos territoires sous dotés, c'est aussi une chance pour nos jeunes médecins et in fine pour les patients", a de son côté affirmé François Braun, rappelant que "6 millions de Français restent sans médecin traitant". Si le texte a peu de chances de prospérer en l'état, le sujet reviendra très vite sur le tapis - à l'Assemblée d'abord, puis au Sénat - lors de l'examen du PLFSS qui doit débuter ce jeudi.  [avec AFP]    

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