"Le TPG est toujours en chantier, car l'administration ne lâche jamais rien"

18/01/2018 Par Catherine le Borgne
Syndicalisme

"Il faudrait que 2018 signe la fin du libéral bashing, et que la simplification administrative devienne, enfin, une réalité", a souhaité Jean-Paul Hamon, le président de la FMF à l'occasion d'une conférence de presse de rentrée. Le fait que le ministère de la santé continue à travailler sur le tiers payant généralisable, ne cesse de l'inquiéter. "A Notre Dame des Landes, on a vu que l'Etat pouvait revenir sur les accords passés", prévient-il.

"La lune de miel est terminée. Nous demandons des preuves d'amour", a déclaré Jean-Paul Hamon, sous le rire complice du Dr Claude Bronner, le patron des généralistes de la centrale. Ce qui sous-entend un bon nombre d'éclaircissements. Que pense le gouvernement du foisonnement des plateformes de téléconsultation montées par les mutuelles et assurances privée à grands renforts de publicité ? "On aimerait que la ministre se prononce. Or, pas un mot alors que son ancien et premier directeur de cabinet, M. de Margerie, provenait des assurances. Faut-il comprendre que les tarifs de télémédecine que nous allons négocier à la CNAM, doivent aussi profiter aux mutuelles ?" s'est interrogé Jean-Paul Hamon. Même suspicion s'agissant d'une réunion sur le tiers payant généralisable, au ministère ce jeudi. "L'administration ne lâche jamais rien, a philosophé Jean-Paul Hamon. Là encore, l'ex directeur de cabinet de la ministre a préparé le terrain. La CSMF est bien présomptueuse de penser qu'elle a gagné son combat contre le TPG'", a-t-il ajouté. "Dans l'affaire de Notre Dame des Landes, on a vu que l'Etat pouvait renier sa parole et les accords passés". Quant à la simplification administrative… "On ne voit toujours rien venir alors que tous les responsables s'y sont engagés", a-t-il grincé. La FMF aimerait notamment, que l'expérience en cours sur une dizaine de Cpam, de l'intervention d'une cellule de conciliation avec le médecin suspecté, en préalable à tout lancement de poursuite des caisses, soit généralisée dans toutes les Cpam de France. "Nous voulons la fin du harcèlement", a résumé le président. La centrale qui a tissé des liens avec les syndicats d'internes et de jeunes médecins, se dit parfaitement en phase avec leurs revendications, qu'elles concernent la protection sociale des remplaçantes, le doublement de la rémunération des internes, la possibilité d'être candidats aux Urml, les stages précoces pour connaître la médecine libérale et donc l'augmentation de la rémunération des maîtres de stages, à 20 000 euros par an. "Les jeunes confrères ne connaissent pas le CESP, qui peut leur procurer 1 200 euros par mois pendant quelques années s'ils s'engagent à exercer dans des zones démographiquement déficitaires…" s'est désolé le président, en critiquant une "administration pléthorique" et inefficace.  En outre, à quelques heures de l'ouverture de la négociation sur la télémédecine à la CNAM, la FMF note "les bonnes dispositions de la caisse", mais jure qu'elle sera ferme sur ses exigences s'agissant de la rémunération de la télé expertise dans un cadre de parcours de soins. Elle demande un C2 pour l'expert, montant dont la CNAM ne veut pas entendre parler. En outre, hors du cadre de la télémédecine, la centrale demande un tiers payant "exceptionnel", pour les consultations complexes en cas d'annonce de malformation fœtale, cancer, maladie grave ou VIH, comme cela se pratique pour la première consultation de contraception de la jeune fille.  Ces consultation complexes marquent "le début de la CCAM clinique, et nous avons mis un pied dans la porte", résumait le Dr Bronner. "Mais leur cotation est trop compliquée, elles ne sont pas utilisées", a-t-il rapporté en suspectant les caisses d'avoir joué la complexité, pour les rendre difficilement applicables.  La centrale aimerait également que la ROSP soit remplacée par un forfait de coordination et de continuité des soins.

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