
Les Etats-Unis appellent les autres pays à quitter l'OMS
Le ministre américain de la Santé, Robert Kennedy Jr, a exhorté, ce mardi 20 mai, les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé à suivre les Etats-Unis en se retirant eux aussi de l'agence onusienne.

"J'exhorte les ministres de la Santé du monde entier et l'OMS à considérer notre retrait de l'organisation comme un signal d'alarme", a déclaré Robert Kennedy Jr dans un message vidéo, diffusé ce mardi 20 mai, soulignant que "nous avons déjà pris contact avec des pays partageant les mêmes idées et nous encourageons les autres à envisager de nous rejoindre".
Antivax notoire et très critique envers cette organisation, le ministre américain de la Santé a qualifié l'OMS de "boursouflée et moribonde" devant l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel suprême de l'OMS, actuellement réunie à Genève. Il a également accusé l'OMS de subir l'influence indue de la Chine, de l'idéologie du genre et de l'industrie pharmaceutique.
Donald Trump avait annoncé le retrait des Etats-Unis de l'OMS dès son retour à la Maison blanche, en janvier dernier. Un processus qui dure un an. Les Etats-Unis, pays fondateur de l'organisation, étaient le principal bailleur de fonds de l'OMS. Le pays contribue historiquement à hauteur de 15% à 20% du budget total de l’organisation chaque année. Son retrait, et son refus de payer ses cotisations pour 2024 et 2025 ont laissé l'OMS en grande difficulté financière.
"L'OMS s'est enlisée dans une bureaucratie excessive, des paradigmes bien ancrés, des conflits d'intérêts et des jeux de pouvoir internationaux", a taclé Robert Kennedy Jr dans son message, dans lequel il dit vouloir libérer la coopération sanitaire internationale "du carcan de l'ingérence politique des influences corruptrices". Selon le ministre de la Santé, les priorités de l'OMS "reflétaient de plus en plus les préjugés et les intérêts" des entreprises médicales. "Trop souvent, elle a laissé des préoccupations politiques, comme la promotion d'une idéologie de genre néfaste, la détourner de sa mission principale."
Le ministre américain de la Santé accuse l'OMS d'avoir étouffé des informations et d'avoir "collaboré avec la Chine pour promouvoir la fiction selon laquelle la Covid provenait de chauves-souris ou de pangolins plutôt que de recherches financées par le Gouvernement chinois dans un laboratoire biologique de Wuhan".
Cette théorie n'est pas prouvée et une partie importante de la communauté scientifique penche pour la transmission d'un virus porté par une chauve-souris à l'homme par le biais d'un animal intermédiaire. Un rapport conjoint OMS-Chine, daté de mars 2021, estimait que cette hypothèse était la plus probable. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme depuis longtemps que toutes les explications restent sur la table tant qu'il n'y a pas de preuve définitive. Mardi, il a redit devant l'Assemblée que si "la pandémie est terminée", "nous ne savons toujours pas comment elle a commencé".
Alors que l'OMS a adopté mardi un accord international historique sur les pandémies, Robert Kennedy Jr a déclaré que celui-ci "englobera tous les dysfonctionnements de la réponse de l'OMS à la pandémie. Nous n'y participerons pas. Nous devons redémarrer tout le système".
Restriction des conditions d'accès au vaccin anti-Covid
Dans ce contexte de tension avec l'OMS, l'Agence américaine du médicament (FDA) a indiqué qu'elle ne recommanderait désormais la vaccination anti-Covid qu'aux personnes âgées de 65 ans et plus, ou à celles âgées entre 6 mois et 64 ans qui présentent au moins un facteur de risque de développer une forme grave de la maladie. Ce changement doit permettre d'aligner les directives américaines avec celles d'autres grands pays développés, dont ceux de l'Union européenne, ont justifié deux hauts responsables de la FDA, Marty Makary et Vinayak Prasad, dans un éditorial dans la revue médicale the New England Journal of Medicine. La définition des facteurs de risque apparaît toutefois large, allant de l'obésité au fait de fumer par exemple – 74% des adultes américains seraient concernés par au moins un critère. Ceux qui ne font pas partie de cette population devraient pouvoir continuer à recevoir le vaccin mais ne seront plus remboursées.
Les Etats-Unis vont également demander aux laboratoires pharmaceutiques de mener des essais cliniques sur les bénéfices des vaccins pour les personnes en bonne santé de moins de 65 ans, ont annoncé les responsables. L'éditorial évoque par ailleurs la possibilité que les groupes de contrôle de ces études reçoivent une solution saline en guise de placebo, une approche qui ne faisant pas l'unanimité dans la communauté médicale en raison des vaccins fiables préexistants, mais que promeut le ministre américain de la Santé Robert Kennedy Jr. Ce dernier a récemment déclaré qu'il souhaitait changer la façon dont les vaccins sont testés, suscitant l'inquiétude de plusieurs experts du secteur, qui craignent une limitation de l'accès aux vaccins.
Lors de la pandémie, Robert Kennedy Jr avait estimé que les vaccins contre le Covid étaient les "plus mortels jamais fabriqués" et suggéré que le virus était "ethniquement ciblé" pour nuire aux personnes noires et aux personnes blanches tout en épargnant les "Ashkénazes et les Chinois".
[Avec AFP]
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