Elevé dans une famille antivax, il se fait vacciner à 18 ans et témoigne
La célébrité soudaine de cet Américain de 18 ans a commencé par un post sur le site Reddit. "Mes parents sont un peu stupides et ne croient pas aux vaccins. Maintenant que j'ai 18 ans, où est-ce que je peux aller me faire vacciner? Puis-je me faire vacciner à mon âge?", s'interrogeait Ethan Lindenberger. Quelques semaines après son post, il recevait les vaccins contre les hépatites A et B, la grippe, le tétanos et le papillomavirus. Depuis, dit-il, il a aussi reçu les vaccins ROR et contre la polio. Ethan a reçu des milliers de réponses, au point d'être repéré par plusieurs médias et des sénateurs. C'est ainsi que plusieurs élus ont invité le garçon à venir témoigner, aux côtés d'experts et d'un responsable de santé publique. De nombreux vaccins sont théoriquement obligatoires aux Etats-Unis pour aller à l'école. Mais 47 des 50 Etats permettent des dispenses pour motifs "personnels", "philosophiques" ou "religieux". Dont le sien, l'Ohio.
"J'ai grandi avec une mère croyant que les vaccins sont dangereux, car elle en parlait ouvertement en ligne et en personne", a témoigné le lycéen. Il raconte que sa prise de conscience "fut une lente progression pour commencer à voir les preuves". "J'étais intrigué par le fait que tant de gens réfutaient ma mère." C'est sur Facebook que sa mère se renseigne sur les vaccins. Lui, au contraire, a commencé à s'informer auprès des CDC -les autorités sanitaires américaines-, d'organisations de santé publique et de revues scientifiques. Mais quand il montrait à sa mère les articles scientifiques montrant par exemple que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) ne provoquait pas l'autisme, elle lui répondait : "c'est ce qu'ils veulent te faire croire".
Ethan Lindenberger, qui vit avec son père et veut devenir pasteur, croit fermement que le refus vaccinal de sa mère partait d'un bon sentiment. Il en veut surtout aux sites et réseaux sociaux sur lesquels sa mère se renseignait, et qui multiplient les "anecdotes" à défaut d'études rigoureuses. "Les gens ne réagissent pas vraiment aux chiffres et aux données", a-t-il dit. "Ma mère défendait sa position en disant qu'elle connaissait des gens et qu'elle avait vu des histoires. Mais corrélation n'est pas causalité." Selon lui, il faut répondre aux histoires personnelles par des histoires tout aussi personnelles sur les morts et complications des maladies infectieuses contre lesquelles des vaccins existent. "Si on convainc les parents que leurs enfants sont en danger, a-t-il plaidé, on parviendra mieux à leur faire changer d'avis". [Avec AFP]
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