
Fermetures en hausse, découverts bancaires… Les pharmaciens alertent sur "l'état économique" des officines
Selon l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), 290 pharmacies auraient mis la clef sous la porte en 2024, alors qu'elles n'étaient que 197 en 2019.

"La pharmacie française court à la catastrophe économique", alerte ce vendredi l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo). "L'état économique actuel des pharmacies d'officine est plus que jamais préoccupant", poursuit l'organisation dans un communiqué, s'appuyant sur les chiffres "alarmants" de l'année 2024.
En effet, l'an dernier, "la marge brute des officines a augmenté péniblement de +0,93% (IQVIA), alors que l’inflation est à +2%, ce qui équivaut à une perte de valeur pour le réseau", avance l'Uspo. Le chiffre d'affaires remboursable affiche quant à lui "une augmentation artificielle de +4,8%", mais 79% de cette croissance est due aux médicaments chers, peut-on lire dans le communiqué. Cette croissance est donc "illusoire pour les pharmaciens, puisque leur marge est capée".
Baisse des prescriptions des médecins
Enfin, les volumes de médicaments et dispositifs médicaux ont diminué de 0,5% sur l'année 2024.
Pour l'Uspo, la perte des produits de contraste est l'une des explications possibles à ces chiffres. "Cette mesure, validée par la Cnam, le syndicat des radiologues et l’aval de l’autre syndicat représentatif des officinaux, représente une baisse de chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, et plus de 40 millions de perte de marge brute", écrit l'union syndicale.
De plus, la baisse des volumes est aussi évoquée, "en lien avec la signature de la convention des médecins qui demande en contrepartie une diminution drastique des prescriptions", précise-t-elle : "Tout cela montre bien que la signature précipitée de l’avenant 1 en juin dernier par nos confrères syndicaux et la Cnam n’était qu’une manœuvre politique menant à une catastrophe pour nos officines."
Des solutions "insuffisantes et inadaptées"
Et les conséquences sont déjà visibles, affirme l'Uspo. Selon cette dernière, 20% des pharmaciens ont notamment une trésorerie négative et 290 fermetures ont été estimées par le GERS* en 2024, soit une par jour ouvré. "En 2019, ce chiffre était de 197", insiste l'union.
Dans ce contexte, l'Uspo dénonce des "solutions insuffisantes et inadaptées". Elle pointe notamment l'avenant 1 de la convention pharmaceutique, qui "est loin d'être à la hauteur des enjeux", insiste l'union syndicale, qui poursuit : "L’augmentation de 0,1 euro par ordonnance en 2025, soit environ 3 145 euros par an et par pharmacie, ne représente qu’une hausse de 0,9% de la marge brute (62 M€), loin de couvrir l’augmentation continue des charges subies depuis trois ans."
Pour les pharmaciens, il y a donc "urgence" à agir. "Il est crucial d'ouvrir la négociation d'un avenant 2 dans les plus brefs délais pour apporter des solutions concrètes et durables. L'avenir de notre réseau officinal et l'accès aux soins de proximité pour nos concitoyens en dépendent", conclut l'Uspo.
*Groupement pour l'élaboration et la réalisation des statistiques.
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