L'Ordre des médecins s’engage contre la loi Duplomb : "Le doute n’est pas raisonnable"
Le Conseil national de l'Ordre des médecins vient de prendre position contre la loi Duplomb affirmant "que le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs". L'institution ordinale déplore l’écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires.
"Le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs : troubles neuro-développementaux, cancers pédiatriques, maladies chroniques. Ces alertes ne peuvent être ignorées", a tranché ce mercredi 30 juillet le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), dans un communiqué, dans lequel il s'engage contre la loi Duplomb.
"Plusieurs organisations, dont la Ligue contre le cancer, ont alerté sur les risques sanitaires graves" liés à l’acétamipride, pointe le Cnom, qui entend toutefois "la détresse du monde agricole". "La compétitivité agricole et les distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne ne doivent pas servir d’arguments pour relâcher notre vigilance en matière de protection de la biodiversité et de santé humaine", estime l'institution. L'Ordre déplore également "l'écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires. Ce décalage compromet l’application effective du principe constitutionnel de précaution".
L'institution ordinale va "lancer sans délai une réflexion structurée sur les liens entre santé et environnement. Cette démarche associera des médecins de terrain, des experts scientifiques, des agriculteurs, des élus politiques et des représentants des usagers de la santé", indique le Cnom, qui veut "faire de la santé environnementale un pilier de la politique de santé publique".
Les craintes quant à la loi Duplomb sont également partagées par plusieurs médecins et scientifiques signataires d'une tribune, publiée mardi 29 juillet dans Le Monde, demandant au Conseil constitutionnel de "censurer la loi Duplomb au nom du principe de précaution". "Nous, sociétés savantes médicales ou scientifiques, associations de patients, ne pouvons nous résoudre à accepter une loi dangereuse pour la santé de nos concitoyens" écrivent-ils. Les signataires de ce texte regrettent que parmi les 53 personnalités auditionnées par la commission sénatoriale préparant le texte ne figure "aucun médecin, toxicologue, épidémiologiste. Aucun représentant de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), du CNRS, du ministère de la Santé ou du Travail (les pesticides sont des facteurs reconnus de maladies professionnelles), aucun représentant de la Caisse nationale d’Assurance maladie ou de la Mutualité sociale agricole".
[Avec lemonde.fr]
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