Grippe : la ruée vers les vaccins

14/10/2020 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Un jour après le lancement de la campagne de vaccination antigrippale, mardi 13 octobre, de nombreux pharmaciens témoignent d’un afflux historique de patients venant demander leur dose. Entre “peur d’une double d’infection” et “crainte d’une pénurie” : tour de France des officines.

  On peut dire que les messages des autorités, craignant une "co-circulation du virus grippal et du virus Sars-CoV-2", ont été entendus. Alors que le Gouvernement s'est fixé pour objectif de vacciner 75% des personnes à risque, en ce premier jour de campagne de vaccination antigrippale, les pharmaciens ont été débordés par les demandes de patients venus chercher leur dose. Mais il n’y avait pas que des personnes à risque qui se sont rendues dans les pharmacies pour demander leur vaccin. Les motifs évoqués aux comptoirs des officines par les Français étaient nombreux. “Il y a eu un peu de panique car la télé a un temps véhiculé l’idée d’une pénurie de vaccin”, assure à la Dépêche, Guillaume Laffont, jeune pharmacien dans les Hautes-Pyrénées. Sans oublier la peur d’une double infection. En Dordogne, zone jusqu’ici plutôt épargnée par l’épidémie de coronavirus, les patients munis de leurs bons ont tout de même été au rendez-vous pour récupérer leur vaccin. A la fin de cette première journée, raconte France Bleu, la pharmacie du Toulon à Périgueux avait écoulé “plus de 200 doses”. A Vernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire), le responsable syndical des pharmaciens tourangeaux Nicolas Hay a lui aussi vu “beaucoup plus de personnes venir chercher leur vaccin dès le premier jour, au moins le double des années précédentes”.

La ruée a également été vécue en Champagne-Ardenne. “Ça fait 30 ans que j’exerce. Je n’ai jamais vu autant de monde le premier jour de la campagne de vaccination contre la grippe pour récupérer le vaccin. C’était un peu prévisible mais quand même pas à ce niveau-là”, témoigne Fabrice Camaioni, pharmacien à Revin et président de la commission métier pharmacien à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Au Puy-en-Velay ou à Yssingeaux, l’inquiétude était patente, note le journal local Le Progrès. Selon Caroline Perrazi, trésorière départementale de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines, la campagne n’a “jamais démarré aussi fort”. “C’est plutôt une bonne chose car il est important que les personnes à risques, qui sont prioritaires, soient le plus rapidement protégées par le vaccin”, précise-t-elle. En effet, bien que les autorités françaises aient commandé 30% de doses supplémentaires de vaccins, ces dernières ont appelé plus que jamais à donner la priorité aux personnes les plus fragiles, ainsi qu’aux soignants. Elles ont également demandé aux “personnes qui ne présentent pas de risques particuliers, mais qui souhaitent être vaccinées” de “différer” leur vaccination à début décembre, afin d’éviter que des personnes à risque n’en soient privées. En Mayenne, l’affluence est moindre même si plus de personnes assurent qu’elles envisagent de se faire vacciner, rapporte à France Bleu Medhi Pouteau, pharmacien, qui appréhende un afflux de demandes dans les prochaines semaines. “On vient de recevoir les premiers stocks en retard et les prochains arriveront fin octobre. C'est fractionné, les laboratoires sont à flux tendu”, explique-t-il. [avec France Bleu, la Dépêche, Info-Tours,, le Progrès]

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