8 et 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt : les dentistes "bouchers" marseillais condamnés

08/09/2022 Par S. B.
Faits divers / Justice
La peine maximale – dix ans de prison ferme – avait été requise contre les ex-dentistes marseillais Lionel Guedj et son père Carnot pour avoir mutilé 322 patients. Ils ont finalement été condamné ce jeudi 8 septembre à huit et cinq ans de prison ferme, avec mandats de dépôt immédiats.
 

Les condamnés, qui se tenaient le bras, sont restés impassibles derrière leurs masques chirurgicaux avant d'être placés dans le box de la salle d'audience. La peine, de huit et cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt immédiat, a été accueillie par les applaudissements de la centaine de plaignants présents dans la salle, avant d'être corrigés par la présidente pour qui on ne devrait "jamais se réjouir d'une peine d'emprisonnement". Lionel et Carnot Guedj, déjà radiés par l'Ordre des dentistes, étaient poursuivis pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente" et "escroquerie", ils encouraient 10 ans d'emprisonnement et quelque 2 millions d'euros d'amende.

Face à eux, 322 victimes, qui attendaient depuis dix ans de raconter leurs souffrances et obtenir réparation. "Ils attendent une vérité judiciaire reconnaissant la culpabilité du tandem Guedj, ce serait pour eux un début de reconnaissance", a indiqué Marc Ceccaldi, l'un de leurs avocats, évoquant "un système de prédation de patients" dont Lionel Guedj était "la figure de proue avec sa séduction, sa démarche commerciale et la mise en confiance" de ses victimes. Pour la magistrate, qui a longuement motivé la décision du tribunal, avec beaucoup de pédagogie, ces peines se justifient par "le nombre de victimes", le nombre d'années pendant lesquelles se sont déroulés les faits (six ans), "le très grave préjudice" à la Sécurité sociale et les "très fortes sommes engagées pour réparer" ces patients. De plus "ils ont abusé de leur qualité digne et acceptable de chirurgien-dentiste", un "statut respectable de sachant qui accable à l'évidence votre cas", a-t-elle insisté. Selon un calcul du parquet de Marseille, Lionel Guedj, alors jeune dentiste installé dans les quartiers nord déshérités de la ville, avait dévitalisé 3.900 dents saines, sans aucune justification thérapeutique, sur 327 patients, dans le seul but de leur poser des bridges très rémunérateurs. Il posait 28 fois plus de prothèses que la moyenne des dentistes français, avait estimé la Sécurité sociale. [Avec AFP]

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