Interdite d’exercer, la pharmacienne prescrivait de l’homéopathie

09/02/2018 Par Fanny Napolier
Déontologie

Une pharmacienne, condamnée en 2016 et interdite d’exercer, a de nouveau été entendue par la justice. Elle est poursuivie pour exercice illégal de la médecine, de la pharmacie et escroquerie.

C’est après le décès d’une femme de 81 ans, atteinte de la maladie de Parkinson, que la nouvelle escroquerie de la pharmacienne a été révélée. En avril 2014, le fils de la défunte découvre des chèques signés par sa mère à l’ordre de la pharmacienne. Entre mars 2011 et octobre 2013, il y en a 23 pour une somme de plus de 9 000 euros.   Une intérmédiaire   Le fils découvre aussi des prescriptions d’homéopathie et de compléments alimentaires sur des documents où la pharmacienne faisait figurer son titre de "docteur". A l’audience, celle qui n’est plus inscrite à l’Ordre des pharmaciens depuis une précédente condamnation, explique qu’elle achetait elle-même les médicaments pour l’octogénaire, et assure être une « intermédiaire ». « J’ai cru rassurer en utilisant mon titre de docteur », dit-elle. « Vous vous sentiez compétente pour prescrire un certain nombre de produits homéopathiques ? », l’interroge la présidente du tribunal. « J’ai fait des formations officielles et reconnues. Et l’homéopathie est en vente libre », répond la pharmacienne. « Prescrire nécessite une qualité que vous n’avez pas Madame », insiste la présidente. « Par manque d’informations, je n’ai pas compris que je n’avais pas le droit. Pour moi, je ne faisais que du conseil écrit avec ma qualification. »   "Charlatanisme"   L’avocat du conseil départemental de l’Ordre des médecins estime pour sa part « qu’elle se moque du monde ! Elle persiste à penser qu’elle était le bon Samaritain qui a aidé une personne. Mais elle oublie qu’elle a contribué à son appauvrissement ». Il demande une indemnisation de 2.000 € pour le préjudice porté à l’intérêt collectif de la profession. Pour l’avocat de l’Ordre des pharmaciens, « c’est du charlatanisme, elle prescrit des griffes de chat, du cartilage de requin, de la bave d’escargot ». « Madame est un escroc, soutient la procureur. Elle a su attirer la confiance d’une dame âgée, malade. Elle a entretenu la confusion, et elle a su en tirer profit. » Elle requiert huit mois d’emprisonnement avec sursis avec mise à l’épreuve, obligation de soins et de réparation des dommages, et interdiction d’exercer pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré au 12 mars.   [Avec Lanouvellerepublique.fr]

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