Faut-il continuer à former toujours plus de médecins ?

à 55 % (en l’absence de contrainte de saturation de l’offre d’emploi salariée)."
2028 : annus horribilis
Les calculs de la Drees sont formels : à tendances constantes, si la démographie médicale se redresse à partir de 2024 après avoir atteint un "point bas" de 209.000 médecins en activité (soit 2.7% de moins qu'aujourd'hui), la situation dans les territoires ne s'améliorera véritablement qu'en… 2036. Car le nombre de médecins généralistes va "diminuer plus longtemps" que celui des autres spécialistes et continuer à chuter jusqu'en 2026. "Ce recul est le reflet des numerus clausus faibles des années 1990 et des cessations d’activité de générations nombreuses, entrées avant ce resserrement", explique la Drees.
Mais les perspectives sont encore plus sombres si l'on prend en compte la "densité médicale standardisée", c'est à dire la consommation de soins de la population par âge. "Pour les médecins, la densité médicale projetée montre un creux plus important que ce que l’on peut observer sur les seuls effectifs projetés : la diminution des effectifs projetés de médecins se cumule à l’augmentation et au vieillissement de la population projetés sur la période, dont résulte une nette augmentation de la demande de soins", analyse la Drees. D'après les calculs du ministère, les effectifs de médecins généralistes ne retrouveront leur niveau de 2021 que dans 15 ans, après avoir touché le fond en 2028.
+36%
Difficile à croire dans le contexte actuel, mais grâce à l'augmentation du numerus clausus ces dernières années, en 2040, les effectifs de la profession seront supérieurs de 18% au niveau actuel. En 2050, la hausse atteindra 36%, avec 292.000 médecins en activité. En termes de densité standardisée, la hausse est plus modeste mais s'établira tout de même à 23%. Fini les déserts médicaux? Hélas non, car la hausse n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire…
Ces projections reposent sur des tendances constantes, tant en termes de formation que de flux d'entrée des médecins étrangers. La Drees a fait bouger ces curseurs pour étudier les effets de ces "variantes" sur la démographie médicale.
1200
Au 1er janvier 2021, un peu plus de 10% des médecins exercent en France avec un diplôme obtenu à l'étranger, contre 8.8% en 2012. Un peu plus de la moitié d'entre eux ont été formés dans l'Union européenne...
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