Fatigue visuelle, troubles musculosquelettiques : la lumière des blocs opératoires épuise les soignants

30/12/2019 Par Louise Claereboudt
Un chirurgien du centre Léon Bérard (Lyon) a présenté lundi 9 décembre les résultats de son étude sur la fatigue visuelle des soignants au bloc opératoire. Il émet des propositions pour améliorer leurs conditions de travail. 

 

Tous les jours, parfois pendant de longues heures, les soignants des blocs opératoires doivent travailler en étant exposés à la luminosité des écrans, la lumière bleue et à l'intensité des néons. Une fatigue visuelle en continue qui n'est pas sans danger. 

Troubles de la vision, fatigue visuelle, troubles musculosquelettiques : les impacts des éclairages intenses dans les salles d'opération ont des conséquences graves sur les professionnels de santé. En témoignent les résultats de l'étude du Dr Patrice Peyrat, chirurgien au centre Léon Bérard (Lyon), présentés lundi 9 décembre. 

Menée par le département de chirurgie et l’unité de biostatistiques de la direction de la recherche clinique et de l’innovation du centre Léon-Bérard, en collaboration avec la société suédoise Getinge, cette étude a été réalisée auprès de 12 collaborateurs, 7 chirurgiens et 5 infirmiers. Au total, 40 observations ont ainsi été conduites. Afin d'évaluer au mieux la fatigue visuelle, des élèves de l'école d'orthoptie de l'université Claude-Bernard Lyon 1 ont également participé aux travaux. 

 

Favoriser la lumière naturelle 

Au vu des dangers révélés, le Dr Patrice Peyrat émet plusieurs propositions afin de diminuer l'impact de la lumière sur la fatigue visuelle et donc la fatigue en général. Il propose notamment d'éviter les contrastes forts entre le champ opératoire et l'ambiance lumineuse de la salle. Selon le praticien, il faut maintenir une ambiance lumineuse significative, favoriser la lumière naturelle et éviter d'opérer avec une salle dans la pénombre.  

Il apparaît aussi nécessaire d'éviter de focaliser trop fortement la tache lumineuse lorsque cette fonction est présente sur l'éclairage. Enfin, il suggère de débuter l'intervention avec un éclairement le plus faible possible puis de l'augmenter de façon très progressive lorsque le champ est plus profond et plus sombre.  

Selon le Dr Peyrat, qui signale toutefois des améliorations, d'autres pistes "futuristes" pourraient également être discutées : l'éclairage in situ pour les interventions cavitaires, le déplacement automatisé de l'éclairage opératoire ou encore la projection sur champ depuis l'éclairage. 

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Claire FAUCHERY

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