Contre les lapins posés par les patients, le ministère envisage une mesure radicale

01/04/2023 Par Aveline Marques
Alors que 27 millions de créneaux médicaux seraient perdus chaque année, le ministère de la Santé et la Cnam viennent de lancer une expérimentation pour lutter contre ce phénomène.

  D'après une enquête de l'URPS médecins d'Ile-de-France menée auprès de 2000 praticiens en juillet 2022, en moyenne deux rendez-vous par jour sont non honorés par les patients, sans que ceux-ci ne préviennent de leur absence. Contre ce phénomène des "no-show" ou "lapins" qui fait perdre un temps médical précieux dans un contexte démographique tendu, le ministère de la Santé et la Cnam ont eu l'idée d'une mesure radicale, qu'ils s'apprêtent à tester dans plusieurs villes de France. Faute de pouvoir facturer les consultations non réalisées, les médecins auront la possibilité de se rendre au domicile des patients impolis et d'y facturer une visite, majorée de 4.99 euros pour le dérangement. Cette VGSu (pour visite "surprise"), cotée 39.99 euros donc, ne pourra être facturée que le jour initialement prévu du rendez-vous. Et le médecin devra impérativement apporter la preuve de son passage à la CPAM. Ces généralistes ont trouvé comment facturer les lapins posés par leurs patients Exerçant dans la commune du Rouget (Cantal), au sein de l'un des territoires choisis pour l'expérimentation, le Dr Jean-Luc Aiglefin, sollicité par Egora, se montre enthousiaste à l'idée d'aller débusquer les patients indélicats. "Si le patient ne vient pas chez le médecin, le médecin ira chez le patient ! lance le généraliste. Je suis convaincu que la lutte contre ce genre d'incivilités passe par l'éducation des patients." Sa consœur Françoise Bar, généraliste à Le Perche, dans le Cher, autre territoire test, est en revanche plus sceptique. "On risque de perdre encore plus de temps si le patient n'est pas présent au domicile… Et comment pourra-t-on justifier de notre passage dans ce cas ?" L'expérimentation est prévue pour une durée d'un an, jusqu'au 1er avril 2024. Si elle s'avère peu concluante, le ministère envisage une mesure encore plus radicale : la réquisition des patients concernés par l'ARS.   Édit : poisson d'avril   

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