Vaccins à ARNm, Janssen, AstraZeneca… les généralistes ne savent plus où donner de la tête

“Les déconvenues s’accumulent pour les vaccins à adénovirus.” Lors d’une conférence de presse, organisée ce jeudi 15 avril, le président du syndicat MG France, qui vient de conforter sa place de porte-parole des généralistes à l’issue des élections URPS, a déploré qu’un “désamour” se soit installé autour des vaccins à adénovirus, les vaccins d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson.
Après la suspension temporaire, en février, de l’utilisation en France du vaccin suédo-britannique, suite au signalement d'effets secondaires -des cas inattendus d'événements thromboemboliques et de troubles de la coagulation-, c’est au tour du vaccin Janssen de subir la même pause aux Etats-Unis. Les autorités sanitaires du pays souhaitent enquêter sur des cas graves de caillots sanguins signalés chez des patients après avoir reçu une injection.
Résultat, le vaccin qui devait arriver la semaine prochaine dans les cabinets français n’arrivera pas, a regretté MG France.
Pour le Dr Jacques Battistoni, “se priver d’un vaccin à adénovirus, c’est accepter l’idée qu’on va retarder de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le moment où on arrivera à une immunité suffisante pour revenir à une vie normale”. Ce dernier a expliqué que, “malgré quelques effets secondaires graves mais exceptionnels”, le vaccin AstraZeneca a un “excellent rapport bénéfice/risque”, de même que celui de Johnson & Johnson, qui bénéfice par ailleurs d’avantages plus techniques : “un conditionnement par 5”, “une seule injection”...
Aujourd’hui, les professionnels de santé libéraux sont confrontés à d’importantes difficultés d’adhésion de la population, certains ne parvenant pas à liquider l’ensemble de leurs doses. Une réalité observée par le syndicat MG France. “Le vaccin AstraZeneca n’est pas facile à vendre”, admet le Dr Battistoni qui dit comprendre les généralistes qui jettent l’éponge. Les difficultés risquent de s’accroître avec la possibilité, dès demain, pour les plus de 60 ans, sans comorbidités, de se faire injecter une dose de vaccin à ARN dans un centre de vaccination. “Ça veut dire qu’on n’a plus que la tranche 55-60 ans pour laquelle le vaccin AZ est le seul possible.”
A quand les ARNm en ville?
Dans ce contexte, et comme chaque semaine, le syndicat demande au ministère de la Santé de permettre à la ville d’obtenir des doses de vaccins à ARN messager. Une requête également formulée par le syndicat de Jérôme Marty, l’UFML-S. Si au départ, cette possibilité était totalement exclue, l’exécutif semble envisager une arrivée...
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