Un adulte sur 4 confronté à une perte auditive en France

23/06/2022 Par Marielle Ammouche
ORL
Dans le domaine de la perte auditive, les données épidémiologiques manquent. Les études, dont on disposait jusqu’à présent, portaient souvent sur de petits échantillons, et il était difficile d’en tirer des généralités. C’est pourquoi une équipe de chercheurs français (Inserm et d’Université Paris Cité au Paris Cardiovascular Research Center, en collaboration avec l’AP-HP et l’hôpital Foch à Suresnes, 92) ont mené une étude qui s’est appuyée sur les données de 186.460 volontaires issus de la cohorte Constances, représentative de la population générale adulte, et chez qui la surdité a été mesurée à partir de tests auditifs.

Il en ressort que 25 % des adultes étaient touchés par une forme de déficience auditive, et 4% avaient une forme invalidante. Le recours aux prothèses auditives était faible, de l’ordre de 37 % des patients touchés par une déficience auditive invalidante. Les analyses ont, en outre, permis de mettre en évidence des facteurs de risque de déficience auditive : l’âge le sexe masculin, un indice de masse corporelle (IMC) élevé, la présence d’un diabète, des facteurs de risque cardiovasculaires, des antécédents de dépression ou le fait d’avoir été exposé à des nuisances sonores au travail. A l’inverse, un revenu ou un niveau d’éducation plus élevé, le fait de vivre seul et d’habiter en zone urbaine étaient associés à des probabilités plus faibles de déficience auditive. En outre, concernant le recours aux appareils auditifs, ils apparaissaient très peu utilisés par les personnes âgées, alors qu’elles sont les plus concernées. Les hommes, les fumeurs et les personnes ayant un IMC élevé les utilisaient moins aussi. « C’est la première fois en France qu’une étude sur la prévalence de la déficience auditive et l’usage des appareils auditifs est menée sur un échantillon aussi large et aussi représentatif de la population française adulte. Cela permet de dresser un état des lieux fiable et d’apporter des clés aux décideurs publics alors que des solutions efficaces (comme les appareils auditifs ou encore les implants cochléaires) existent pour prendre en charge ce problème de santé majeur », soulignent Quentin Lisan et Jean-Philippe Empana, qui ont coordonné l’étude. La déficience auditive constitue un problème majeur de santé publique car on estime que 1,5 milliard de personnes dans le monde sont concernées – un chiffre qui pourrait atteindre 2,5 milliards en 2050, selon des projections de l’OMS.

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