Autisme : l’atteinte des jeunes filles sous-estimée

L’autisme chez les jeunes filles est probablement sous diagnostiqué, en particulier car ces dernières trouvent souvent des moyens de cacher leur trouble. Pourtant le repérage précoce est fondamental pour favoriser l’insertion sociale et prévenir le risque de violence, notamment sexuelle, très fréquent dans cette population.
Les troubles du spectre autistique (TSA) augmentent de prévalence actuellement dans le monde, a rappelé Séverine Leduc-Destribats, psychologue clinicienne à Paris. "Ce qui est dû très probablement à un meilleur diagnostic, à une extension des critères de définition, mais pourrait aussi peut-être impliquer des facteurs environnementaux. Ainsi, en 2018, une étude a suspecté le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) dans sa survenue ".
Camoufler leurs particularités
Les derniers chiffres des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis estiment qu’un enfant de 0 à 12 ans sur 59 voire sur 35 pourrait être concerné par ces TSA alors qu’auparavant les chiffres retenus en France étaient plutôt de 1/100 à 1/150 des naissances. Classiquement, 1 femme était touchée pour 4 hommes. "En fait, sans que le sexe ratio soit de 1/1, les femmes sont probablement plus nombreuses car mal diagnostiquées", a estimé Séverine Leduc-Destribats.
C’est notamment le cas dans l’autisme de haut niveau (autisme sans déficit cognitif). En effet, si les petites filles et les adolescentes autistes de haut niveau se caractérisent comme les garçons par un manque de réciprocité émotionnelle (difficulté à comprendre et réagir aux émotions de l’autre), par une intelligence différente et atypique (pensée en réseau) du fait de l’hyperconnectivité cérébrale, par un centrage sur des...
D’après les communications de : S. Leduc-Destribats (Paris) et M. Rabatel (Association francophone de femmes autistes), le 24 janvier 2019 lors du Congrès de l’Encéphale (23-25 janvier, Paris).
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