Risque de méningiome lié à Androcur : une chute drastique des prescriptions

02/12/2022 Par Marielle Ammouche
Médicaments
Les mesures prises depuis 2018 pour limiter le risque de méningiome associé à l’utilisation d’acétate de cyprotérone (Androcur et ses génériques) à fortes doses, semblent porter leurs fruits. Ainsi, selon le Groupent d’intérêt scientifique (GIS) EPI-Phare, qui a conduit une étude à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) sur la période 2010-2021, il y a eu moins de prescriptions de ce traitement, mais aussi plus de suivi et moins de chirurgie pour méningiome. Pour l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), "cette étude est la première à démontrer le changement profond des pratiques entre 2018 et 2021".

Ces mesures avaient fait suite à des données de l’Assurance maladie qui avaient pointé un risque de méningiome multiplié par 7, chez les femmes traitées par des doses élevées d’acétate de cyprotérone (≥ 25 mg) pendant un période de 6 mois, et même par 20 après 5 années de traitement. L’étude d’Epi-Phare montre que, fin 2021, le nombre de personnes traitées par acétate de cyprotérone à fortes doses a "considérablement" chuté par rapport à août 2018, avec une baisse de 88% chez les femmes, de 69% chez les hommes, et de 50% chez les femmes transgenres. Ainsi en décembre 2021, il restait 7 900 personnes sous ce traitement, contre 55 000 en août 2018 et 85 000 en janvier 2010. Non seulement il y a eu beaucoup moins d’initiations de traitements (-94%), mais en plus, les personnes traitées ont arrêté leur traitement à 92%.
  Concernant le suivi des méningiomes associés à l’acétate de cyprotérone, l’étude rapporte une forte diminution des interventions chirurgicales (-93%). Et, en parallèle, une augmentation des dépistages par IRM : ainsi, en 2021, plus de la moitié des personnes traitées ont réalisé cet examen, contre à peine 10% en 2018. "En revanche, le taux de réalisation d’IRM à l’initiation du traitement reste inférieur à 50% en décembre 2021, alors que depuis juillet 2019 cet examen doit être réalisé avant toute initiation de traitement", déplore l’ANSM.

Ces éléments sont de bon augure car "il est établi que la taille des méningiomes associés à l’acétate de cyprotérone diminue ou se stabilise à l’arrêt du traitement, c’est pourquoi leur ablation systématique par une intervention chirurgicale lourde et à risque n’est pas à privilégier".

Cette étude va être poursuivie "tout comme celles consacrées à l’acétate de nomégestrol et de chlormadinone, qui sont en cours de réalisation" précise l’ANSM.

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