Les femmes présenteraient une meilleure réponse immunitaire face au Covid

28/08/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Les études épidémiologiques ont montré que les hommes représentent 60% des décès liés au Covid-19 dans le monde. Des chercheurs américains se sont donc penchés sur cette différence, pour tenter de l’expliquer sur le plan moléculaire. Ils ont ainsi inclus dans une étude qui vient de paraitre dans Nature, 17 hommes et 22 femmes qui ne devaient pas avoir été placés en réanimation ni avoir reçu de médicaments immunomodulateurs.

Ils ont alors mis en évidence que les patients de sexe masculin avaient des taux plasmatiques plus élevés de cytokines immunitaires innées telles que l'IL-8 et l'IL-18. En revanche, les patientes de sexe féminin ont montré une activation des lymphocytes T significativement plus robuste que les patients de sexe masculin au cours de l’infection. Et ce bénéfice était maintenu chez les patientes plus âgées. « Surtout, nous avons constaté qu’une réponse médiocre des lymphocytes T était négativement corrélée à l’âge des patients et était associée à une aggravation de la maladie chez les patients de sexe masculin, mais pas chez les femmes » ajoutent les auteurs. Enfin, les femmes qui avaient un haut niveau de cytokine au début de l'infection étaient celles dont l'état s'aggravait ensuite. Selon les chercheurs, ces résultats pourraient conduire à différencier les traitements selon le sexe. Pour les hommes, « on devrait améliorer la réponse des lymphocytes T via les vaccins », estime la Pr Iwasaki, première auteure de ce travail. Pour les femmes, il s'agirait davantage de « bloquer la réponse des cytokines ».

Cette étude comporte toutefois des limites. D'abord, elle est basée sur un faible effectif de patients. De plus, l'âge moyen était élevé (environ 60 ans). « Plusieurs des différences observées pourraient être dues à l'âge ou à l'indice de masse corporelle », voire au « hasard », plutôt qu'au sexe, estime une spécialiste qui n'a pas participé à l'étude, la Pr Eleanor Riley (université d'Edimbourg), citée par l'organisme britannique Science Media Centre. En outre, « même si la réponse moyenne diffère » entre le groupe d'hommes et le groupe de femmes, au niveau individuel, beaucoup d'hommes et de femmes ont des réponses similaires, poursuit-elle. C'est pourquoi les traitements devraient plutôt être adaptés individuellement à chaque patient et non définis uniquement selon son sexe, estime-t-elle.  

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