Dexaméthasone contre le Covid : les résultats complets de l'essai Recovery

20/07/2020 Par Aveline Marques
Infectiologie
Le rapport préliminaire de l'essai promu par l'université d'Oxford, publié le 17 juillet dans The New England Journal of Medicine, confirme les bons résultats du corticoïde chez les patients sous assistance respiratoire.  

Très attendus, les résultats complets de l'essai Recovery, auquel 15% des patients britanniques hospitalisés pour le coronavirus ont participé, ont été publiés dans la revue médicale New England Journal of Medicine vendredi. Ils confirment et détaillent les résultats annoncés en juin sur la dexaméthasone. 

Ainsi, sur les 2104 patients traités (6mg par jour sur une durée maximale de 10 jours), 29,3% des patients intubés ayant pris de la dexaméthasone (6 mg par jour) sont morts dans les 28 jours, contre 41,4% pour les patients intubés ayant reçu un traitement standard, à âges comparables. La réduction est moindre pour ceux qui recevaient de l'oxygène de façon non invasive (23,3% contre 26,2%).  

Les meilleurs résultats sont observés chez les patients qui avaient des symptômes depuis sept jours ou plus. Les données confirment que la dexaméthasone ne doit pas être donnée aux patients au début de leur maladie. Mais seulement quand la maladie progresse, sous l’effet d’un emballement du système immunitaire (orage cytokinique) provoquant de graves lésions inflammatoires dans divers organes du corps (poumons notamment mais aussi cœur, rein, cerveau) et qui sont le plus souvent la cause du décès. 

Chez les patients sans assistance respiratoire, le nombre de morts était plus grand dans le groupe dexaméthasone que dans l'autre, une différence statistiquement peu significative, mais les auteurs évoquent un "possible effet nocif". "C'est parfaitement compatible avec le fait qu'au début de l'infection, on a besoin du système immunitaire pour attaquer le virus", avait commenté Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, en juin. 

Les effets bénéfiques de cette famille de médicaments, concluent les auteurs de l'article, "dépendent probablement de la sélection de la bonne dose, au bon moment, chez le bon patient". 

Pour rappel, les deux autres traitements testés dans le cadre de Recovery, l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ritonavir, ont été abandonnés en juin. 

 

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