Dermatite atopique : vers un nouveau traitement à base de virus de la rougeole

28/03/2017 Par Marielle Ammouche
Dermatologie

Des chercheurs lyonnais espèrent pouvoir utiliser les propriétés immunosuppressives du virus de la rougeole dans un futur traitement de la dermatite atopique.

Depuis plusieurs années, les chercheurs s’intéressent au virus de la rougeole du fait de l’immunosuppression qu’il entraine. "Indépendamment de son caractère pathogénique, nous nous demandons si cet effet immunosuppresseur ne peut pas être bénéfique sous d’autres aspects. D’anciennes publications ont notamment montré un lien entre cette infection et l’amélioration, voire la disparition complète, des symptômes de la dermatite atopique chez des enfants", explique Branka Horvat, responsable de ces travaux. Les chercheurs (Inserm/CNRS/Ciri/Université Lyon1/CHU Lyon sud, Université de Poitiers) ont voulu savoir si une infection par la rougeole de pourrait pas permettre de réduire les mécanismes inflammatoires associés à la dermatite atopique. Pour cela, ils ont tout d’abord montré que le virus de la rougeole est bien capable d’infecter les kératinocytes, et que cette infection entraine une modification du profil d’expression des cytokines produites par les kératinocytes. Ainsi, on observe une diminution de la production des cytokines pro-inflammatoires et une augmentation de celles à visée anti-inflammatoires (en particulier TGF-ß). Mais les chercheurs sont allés plus loin en testant l’effet de la vaccination antirougeoleuse chez des adultes présentant une dermatite atopique. "Ces patients avaient déjà été vaccinés par le passé. Mais l’effet immunosuppresseur du virus étant transitoire, nous les avons réexposés au virus atténué en utilisant le vaccin qui est inoffensif et très bien toléré", explique Branka Horvat. Les scientifiques ont alors constaté un effet, bref mais visible, sur les symptômes cutanés des volontaires : l’effet est apparu deux semaines après la vaccination et a disparu après quatre semaines. L’hypothèse émise est que "l’effet aurait probablement été plus important en utilisant une souche sauvage du virus de la rougeole. Elle se serait mieux répliquée que la souche vaccinale atténuée et aurait produit davantage de protéines virales. Néanmoins, notre étude apporte une preuve de principe : l’immunosuppression déclenchée par le virus de la rougeole peut atténuer les symptômes de certaines maladies inflammatoires, en particulier ceux de la dermatite atopique". Forts de ces données, les auteurs de cette étude envisagent donc d’utiliser des protéines virales dans le développement d’un futur traitement contre la dermatite atopique, que ce soit sous forme de crème ou par voie orale.

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Claire FAUCHERY

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