La mesure continue du glucose ne nécessite pas de surveillance glycémique capillaire par auto-piqûres de confirmation

01/12/2017 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

La mesure continue du glucose interstitiel (MCGI) par des capteurs a fait des progrès considérables ces dernières années et a montré qu’elle permettait d’aider à l’équilibre du diabète, justifiant sa commercialisation. Cependant, aux Etats-Unis, il a été longtemps recommandé, si l’on utilisait la MCGI, de vérifier les résultats par des glycémies capillaires, en particulier au moment des changements de doses d’insuline.

Afin de déterminer si l’utilisation d’une MCGI, sans surveillance de la glycémie capillaire de confirmation, était une méthode sûre et efficace chez les diabétiques de type 1, une étude randomisée de non infériorité a été menée dans 14 sites. Il s’agissait de patients de plus de 18 ans (âge moyen 44 ± 14 ans) qui avaient un diabète de type 1 depuis plus d’une année (durée moyenne 24 ± 12 années), qui utilisaient une pompe à insuline et avaient une hémoglobine glyquée < 9 % (en moyenne 7 ± 0.7 %). Les participants ont été randomisés soit à utiliser simplement la MCGI, soit à utiliser la MCGI combinée à un contrôle, par la glycémie capillaire, des résultats de la MCGI. Le critère d’évaluation principal était le temps passé dans l’intervalle de glycémies allant de 0.7 à 1.8 g/l sur les 26 semaines de l’étude. La MCGI a été utilisée durant 6.7 ± 0.5 jours par semaine dans le groupe MCGI seule et durant 6.8 ± 0.4 jours par semaine dans le groupe MCGI + mesure de la glycémie capillaire. Une glycémie capillaire était faite en moyenne 2.8 ± 0.9 fois par jour dans le groupe MCGI (y compris les 2 mesures quotidiennes obligatoires nécessaires à la calibration de la MCGI) et en moyenne 5.4 ± 1.4 fois par jour dans le groupe MCGI avec mesure confirmatoire de la glycémie capillaire (p < 0.001). Le temps moyen passé dans la cible glycémique 0.70-1.80 g/l était de 63 ± 13 % (aussi bien au début de l’étude que 26 semaines après le début de l’étude) dans le groupe MCGI seule et de 65 ± 13 % au début de l’étude puis de 65 ± 11 % dans le groupe MCGI associée à une glycémie capillaire (différence ajustée = 0%). Il n’y a pas eu d’événement hypoglycémique sévère dans le groupe surveillé MCGI seule et 1 hypoglycémie dans le groupe MCGI associée à la mesure de la glycémie capillaire. En conclusion, l’utilisation de la mesure continue du glucose interstitiel sans utilisation régulière de la glycémie capillaire pour confirmer les résultats est une méthode au moins aussi sûre et efficace que l’utilisation de la mesure continue du glucose confirmée par la glycémie capillaire chez les diabétiques de type 1 bien contrôlés et qui sont à faible risque d’hypoglycémie sévère.

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Claire FAUCHERY

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