Ancienneté du diabète, qualité du contrôle glycémique et mortalité, les enseignements d’une étude mexicaine

07/06/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le diabète est la cause d’au moins 1/3 des décès chez les adultes mexicains âgés de 35 à 74 ans. La surmortalité est principalement liée aux maladies vasculaires, aux pathologies rénales, à l’infection et aux complications aiguës du diabète.

Une équipe d’épidémiologistes mexicains s’est donnée comme objectif d’analyser l’effet de la durée du diabète et du contrôle glycémique sur les taux de décès et d’évaluer la mortalité liée à telle ou telle cause lorsque le diabète n’était pas connu. Environ 100 000 femmes et 50 000 hommes âgés de plus de 35 ans de la ville de Mexico ont été recrutés dans une étude prospective entre avril 1998 et septembre 2004 et ont été suivis jusqu’en janvier 2016 pour analyser les causes de mortalité. Les participants qui, au moment du recrutement, avaient d’autres maladies chroniques que le diabète et ceux qui n’avaient pas de données concernant l’hémoglobine glyquée ou la durée du diabète ont été exclus. 133 662 participants âgés de 35 à 74 ans sont entrés dans l’étude. 16 940 (13 %) avaient un diabète connu au préalable, alors que pour 6 541 (5 %) le diabète n’était pas connu au préalable et a été découvert au moment de l’entrée dans l’étude alors que 110 181 (82 %) n’avaient pas de diabète. Chez les participants dont le diabète était connu, le contrôle glycémique était mauvais (hémoglobine glyquée médiane = 8.9 %) (IQR = 7-10.9) et l’était d’autant plus que le diabète était plus ancien au moment du recrutement. En comparaison des participants non diabétiques à l’entrée dans l’étude, les rapports des taux de décès aux âges de 35-74 ans pour les causes combinées vasculaires, rénales ou infectieuses étaient de 3 (IC 95 % = 2.7-3.4) chez ceux dont le diabète n’était pas connu, de 4.5 (4-5) pour les 5 042 participants dont le diabète remontait à moins de 5 ans, de 6.6 (6.1-7.1) pour les 7 713 participants dont le diabète remontait à une période allant de 5 à 10 ans et de 11.7 (10.7-12.7) pour les 4 185 participants dont le diabète remontait à plus de 10 ans. De manière similaire, les rapports des taux de décès étaient de 5.2 (4.8-5.7) pour ceux dont l’hémoglobine glyquée était < 9 %, de 6.8 (6.2-7.4) pour ceux dont l’hémoglobine glyquée allait de 9 à 11 % et de 10.5 (9.7-11.5) pour ceux dont l’hémoglobine glyquée était > 11 %. Le diabète n’était pas associé de manière forte à la combinaison des décès d’autres causes à part les complications aiguës du diabète. Chez les patients sans diabète, une hémoglobine glyquée supérieure n’était pas associée de manière positive à la mortalité. En conclusion, au Mexique, les taux de décès des causes fortement associées au diabète augmentent de manière graduelle avec la durée du diabète et restent supérieurs chez les diabétiques ayant un mauvais contrôle glycémique. Retarder le début du diabète de type 2 et améliorer son traitement est essentiel pour réduire la mortalité prématurée des adultes au Mexique.

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