Se mettre au vélo, une bonne manière de réduire son risque cardiovasculaire en cas de diabète

05/10/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les décès prématurés, quelle qu’en soit la cause ou d’origine cardiovasculaire, sont supérieurs chez les diabétiques.

Dans le cadre d’une étude prospective de cohorte portant sur 7 450 adultes diabétiques de l’étude EPIC, les données concernant l’association entre le temps passé en vélo et la mortalité globale et cardiovasculaire chez les diabétiques ont été analysées. L’étude reposait sur des questionnaires portant sur les antécédents médicaux et les informations socio-démographiques et de style de vie enregistrés dans 10 pays d’Europe occidentale entre 1992 et 2000 (évaluation basale) et lors d’une seconde évaluation 5 ans plus tard. Au total, 5 423 participants diabétiques ont complété les questionnaires sur les 2 périodes. Sur 7 459 adultes diabétiques inclus dans l’analyse, l’âge moyen était de 55.9 ± 7 ans et 52.6% étaient des femmes. Au cours des 110 944 personnes.année de suivi, 1 673 décès de toutes causes ont été enregistrés. En comparaison du groupe de référence constitué des personnes qui ne faisaient pas de vélo au début de l’étude (0 mn/semaine), le hazard ratio ajusté en multivarié pour la mortalité globale était de 0.78 (IC 95 % = 0.61 à 0.99) pour ceux qui faisaient 1 à 59 minutes de vélo par semaine, de 0.76 (0.65 à 0.88) pour ceux qui passaient 60 à 149 minutes en vélo par semaine, de 0.68 (0.57 à 0.82) entre 150 et 299 mn/semaine et 0.76 (0.63 à 0.91) pour ceux qui faisaient plus de 300 mn/semaine de vélo. Sur l’analyse faite chez les sujets qui ont modifié leurs habitudes de vélo au cours de l’étude et portant sur 57 802 personnes.année de suivi, 975 décès, quelle qu’en soit la cause, ont été enregistrés. En comparaison des personnes qui ne faisaient pas de vélo à aucune évaluation, le hazard ratio multi-ajusté pour la mortalité globale était de 0.90 (0.71 à 1.14) chez ceux qui faisaient du vélo puis se sont arrêtés, de 0.65 (0.46 à 0.92) chez ceux qui initialement ne faisaient pas de vélo mais qui s’y sont mis et de 0.65 (0.53 à 0.80) pour ceux qui faisaient du vélo à chacune des évaluations. Des résultats similaires ont été observés pour la mortalité cardiovasculaire. En conclusion, dans cette étude de cohorte, le fait de faire du vélo est associé à une réduction du risque de mortalité globale et cardiovasculaire chez les diabétiques, et cela de manière indépendante de la pratique d’autres activités physiques. Les participants qui se sont mis au vélo ont une réduction considérable de la mortalité cardiovasculaire et globale en comparaison de ceux qui n’en ont jamais fait.

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