L’étude D-HEALTH TRIAL n’est pas favorable à la supplémentation en vitamine D en dehors d’un déficit avéré

28/02/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’intérêt de la supplémentation en vitamine D sur la mortalité des adultes tout venants, n’ayant pas bénéficié du dépistage d’une éventuelle carence en vitamine D, reste discuté. Une étude australienne a déterminé si l’administration mensuelle d’une dose de vitamine D orale (60 000 U/mois) influençait la mortalité chez des sujets âgés australiens de plus de 60 ans dans le cadre d’un essai randomisé en double insu versus placebo et cela pendant 5 ans.

Entre février 2014 et juin 2015, 21 315 participants ont été assignés de manière randomisée : 10 662 au groupe « vitamine D » et 10 653 au groupe « placebo ». Dans 4 441 échantillons sanguins prélevés de manière randomisée chez 3 943 participants au cours du suivi, les concentrations de 25 OH vitamine D étaient de 77 ± 25 dans le groupe placebo et de 115 ± 30 nmol/l dans le groupe vitamine D. Après 5 ans de traitement (suivi médian 5.7 années ; intervalle inter-quartile = 5.4 à 6.7 ans), 1 100 décès ont été enregistrés dont 538 sous placebo (5.1 %) et 562 sous vitamine D (5.3 %). 10 661 participants du groupe vitamine D et 10 6449 participants du groupe placebo ont été inclus dans l’analyse principale. Cinq participants (1 dans le groupe vitamine D et 4 dans le groupe placebo) n’ont pas été inclus car ils ont demandé à être retirés de l’étude et leurs données détruites. Le hazard ratio pour l’effet de la vitamine D sur la mortalité globale était de 1.04 (IC 95 % = 0.93 à 1.18 ; p = 0.47) et le hazard ratio sur l’effet de la vitamine D sur la mortalité cardiovasculaire était de 0.96 (0.72 à 1.28 ; p = 0.77). Le hazard ratio pour la mortalité par cancer était de 1.15 (0.96 à 1.39 ; p = 0.13) et pour la mortalité d’autres causes, le hazard ratio était de 0.83 (0.65 à 1.07 ; p = 0.15). En analyse exploratoire excluant les 2 premières années de suivi, les patients randomisés pour recevoir la vitamine D avaient une probabilité supérieure de mortalité par cancer que ceux du groupe placebo (HR = 1.24 ; 1.01 à 1.54 ; p = 0.05) En conclusion, l’administration de vitamine D tous les mois chez les adultes de plus de 60 ans, non dépistés pour un déficit, ne réduit pas la mortalité globale. En attendant d’autres études, le principe de précaution suggère que ce traitement par vitamine D n’est donc pas approprié chez les sujets qui ne sont pas carencés en vitamine D.

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Claire FAUCHERY

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