La Drees a dévoilé ce jeudi matin un outil permettant de réaliser des projections d'effectifs de médecins. Le scénario tendanciel, basé sur les données actuelles, prédit une hausse de 25% des médecins de moins de 70 ans en activité d'ici à 2038, et de 6% seulement du nombre de généralistes libéraux. Mais il est possible de jouer sur plusieurs variables.
"Il y a un roman dans lequel on est capable de modéliser le monde complètement. C'est de la science-fiction. Nous, à la Drees, on ne sait pas faire", lance son directeur, Jean-Marc Aubert. L'outil de projection que la Direction des statistiques vient de mettre en ligne permet néanmoins de réaliser des hypothèses à partir de 30 combinaisons possibles. Il est possible de faire évoluer le scenario tendanciel, basé sur les données et politiques actuelles, en jouant sur trois grandes variables : le numerus clausus, le nombre de médecins diplômés à l'étranger et l'âge de cessation d'activité.
Si rien ne change, en 2040, la France comptera 55.994 généralistes libéraux installés. Soit 10,6% de plus qu'en 2018. Un relèvement du numerus clausus à 8500 (contre 8000 actuellement) permettrait de porter cette hausse à 14.3% ; la hausse serait limitée à 11.6% avec le décalage d'un an de la cessation de l'activité des MG. Les deux variables combinées permettraient d'augmenter de 15.1% du nombre de généralistes libéraux en activité en 2040, et de 33.3% le nombre total de médecins. Quant au nombre de médecins à diplômes étrangers (1 500 nouveaux inscrits par an actuellement), il ne peut que diminuer dans l'outil de la Drees. Une hausse n'aurait pas beaucoup d'effet sur l'exercice libéral des généralistes : les trois quarts des nouveaux inscrits sont actuellement des spécialistes hospitaliers.
Dépenses de santé : faut-il responsabiliser davantage les patients?
Francois Cordier
Oui
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