Décès d’une mère et de son bébé après une tentative d’accouchement à domicile supervisé par une sage-femme

20/11/2023 Par Mathilde Gendron
Ce vendredi 17 novembre, une femme enceinte qui prévoyait d’accoucher à son domicile du Loroux (Ille-et-Vilaine) avec sa sage-femme, est décédée. Son bébé n’a pas non plus survécu.
 

Le 17 novembre dernier, une femme enceinte qui avait émis le souhait d’accoucher à domicile, ressens plusieurs contractions dans la matinée. Sa sage-femme qui la suit depuis le début de sa grossesse, se rend chez elle vers 12h30, et commence à la prendre en charge. Mais l’état de la future maman, enceinte de son premier enfant se dégrade. “En fin d’après-midi, [la sage-femme] faisait appel aux pompiers afin d‘organiser le transfert jusqu’à la maternité de Fougères (Ille-et-Vilaine)”, indique Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. Le Smur a également été appelé pour accompagner la patiente jusqu’aux urgences. A son arrivée, la patiente est opérée par césarienne. Mais lorsque le médecin parvient à sortir le bébé, il “constate le décès du nouveau-né”, poursuit le procureur de la République. L’état de la mère, lui, se dégrade de plus en plus. Les médecins décident de la transférer au CHU de Rennes. Malheureusement, elle décède dans le véhicule des secours avant même de quitter l’hôpital de Fougères. Une enquête a été ouverte par le Parquet de Rennes afin de déterminer les causes de la mort de la patiente. Une double autopsie, du bébé et de sa maman, a également été ordonnée. Un “accompagnement psychologique” sera également disponible pour le personnel de l’hôpital de Fougères.   Selon l'Association professionnelle de l'accouchement accompagné à domicile (Apaad), près de 35% des femmes françaises plébicitent ce type d'accouchement. Mais cela reste pour autant un "événement rare en France", seules "0,2% des naissances" seraient concernées.   [Avec Le Télégramme]

7 débatteurs en ligne7 en ligne
Photo de profil de Éric Delmas
1,7 k points
Débatteur Passionné
Autre
il y a 2 ans
Je ne suis pas compétent dans ce domaine, n'ayant jamais eu d'autre activité qu'au cours des césariennes. Il me semble qu'il faudrait réfléchir à une amélioration de la sécurisation, comme cela se fait pour les interventions en ambulatoire. Est-ce que ce système est judicieux pour un premier accouchement ? Comment cerner les risques potentiels qui justifieraient un accouchement sécurisé. Faut-il établir des autorisations et limitations selon le temps de trajet domicile-hôpital (selon les saisons) ? Faut-il prévoir un système de priorité d'intervention des secours adaptés pour réduire les délais ?En outre, ce cas ne nous dit pas qu'il y ait eu un problème lié au système. pourquoi le bébé n'a-t-il pas pu sortir ? A-t-il modifié sa position initiale bloquant la descente ? Pourquoi la mère est-elle décédée (hémorragie, problème cardiaque ou autre) ? Il va falloir attendre les résultats des autopsies avant de tirer des conclusions et des enseignements . Très triste histoire néanmoins.
Photo de profil de FRANCOIS LAISSY
2,5 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Sincères condoléances pour ce pauvre père qui a perdu ainsi son épouse et son enfant. A notre époque cela paraît incroyable. Du temps de mon arrière grand père, "mourir en couches" était fréquent. L'accouchement à domicile redevient une "mode" niant les bienfaits des progrès réalisés et proche des antivax. L'intérêt d'avoir fermé toutes les petites maternités de proximité ! Même la préfecture de la meuse (Bar-Le-Duc) a perdu la sienne !!!!
Photo de profil de Michel Rivoal
10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
Comme souvent il manque des éléments d'évaluation. Délais d'intervention du SMUR (en première intention ou après les pompiers)? Dans mon département un appel pour accouchement entrainait le départ systématique du SMUR et là manifestement l'accouchement était compliqué. Organisation des accouchements: maternité à proximité? Quel niveau? Ou fermeture? En tout état de cause, une primipare, primigeste ne devrait pas accoucher à domicile: les moyens de faire face à une complication sont insuffisants et la facilitation des gestes par une analgésie péridurale absente. Dans mon expérience (mater niveau 2) le pourcentage de grossesses à risque était néanmoins relativement fréquent et peut modifier mon jugement: je pense que le principe de précaution doit prévaloir et que l'accouchement à domicile est une prise de risque inutile.
 
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