
Syndrome des ovaires polykystiques : une avancée thérapeutique prometteuse
Les causes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) sont encore mal connues. Il s’agit pourtant d’une pathologie fréquente et qui a des conséquences importantes, tant sur le plan de la fertilité que du syndrome métabolique.

Les causes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) sont encore mal connues. Pourtant, il s’agit d’une pathologie fréquente (10% des femmes), et qui a des conséquences importantes, tant sur le plan de la fertilité que du syndrome métabolique. Il est caractérisé par une multiplication de follicules immatures bloqués dans leur développement, qui entraîne une surproduction de testostérone.
Des scientifiques lillois ont porté leurs recherches sur l’hormone anti-Müllérienne (AMH), qui est produite en excès par les follicules ovariens dans le cadre du syndrome. Pour cela, ils ont développé une molécule : un nouvel anticorps, nommé Ha13, qui bloque les récepteurs de l’AMH dans les ovaires. Ce traitement a été administré à des souris adultes. Les chercheurs ont alors constaté que ces anticorps ont permis de faire reculer les symptômes. "Les cycles, l’ovulation et les taux d’androgènes sont revenus à la normale, ce qui suggère très probablement que la fertilité est améliorée", détaille Paolo Giacobini directeur de recherche Inserm au sein du Centre de recherche Lille Neurosciences et cognition (Inserm/CHU de Lille/Université de Lille).
"Une avancée majeure pour la santé des femmes"
Les chercheurs ont, par ailleurs, administré ces anticorps à des bébés souris, entre 10 et 15 jours après leur naissance. Au moment de la "mini-puberté", cette période de poussée hormonale précoce qui prépare le corps à la fonction de reproduction future. Ainsi, "administrés lors de la mini-puberté, ces bloqueurs d’hormone AMH ont eu un effet préventif", affirme Paolo Giacobini. Les souris "n’ont pas développé les principaux symptômes du SOPK plus tard dans leur vie".
Ces travaux doivent dorénavant être poursuivis par des essais chez l’homme. "En ce qui concerne les êtres humains, l’administration du traitement lors de la mini-puberté n’est pas possible dans l’immédiat, dans la mesure où le diagnostic du SOPK survient seulement après les premières règles et où des travaux supplémentaires doivent étudier les conséquences à long terme de ce 'blocage' sur l’organisme. En revanche, les anticorps ciblant le récepteur de l’AMH pourraient à l’avenir représenter une piste thérapeutique prometteuse pour le traitement des troubles liés au SOPK, chez les femmes adultes. Étant donné l’impact majeur du SOPK sur la fertilité et sur la qualité de vie, cette étude représente une avancée majeure pour la santé des femmes et la médecine reproductive", conclut Paolo Giacobini.
Un brevet a été déposé par les scientifiques.
Références :
D’après l’Inserm (14 avril)
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