
Sclérose en plaques : la vitamine D pourrait avoir un intérêt thérapeutique
Une étude française met en évidence que de fortes doses de vitamine D pourraient réduire l’activité de la sclérose en plaques (SEP).

Plusieurs données avaient déjà suggéré un lien entre la vitamine D et cette maladie neurologique. Ainsi, on savait déjà qu’une carence en vitamine D peut augmenter le risque de développer la maladie et entraîner un handicap plus sévère. Ce qui est confirmé par la prévalence plus importante de la maladie dans les pays scandinaves, par rapport à ceux du sud de l’Europe. Cependant, jusqu’à présent, les données concernant la supplémentation vitamine D en tant que traitement curatif de la maladie, étaient limitées.
C’est pourquoi, pour tenter d’en savoir plus sur cet aspect, des chercheurs du CHU de Nîmes ont mis au point le projet D-Lay MS, dirigé par le Pr Éric Thouvenot, chef du service de neurologie du CHU de Nîmes, et financé par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national.
Au total, 316 patients (provenant de 36 centres) ayant fait une première poussée de SEP ont été inclus, et répartis en 2 groupes. Dans le premier, 163 patients prenaient 1 ampoule de cholécalciférol de 100 000 UI toutes les 2 semaines. Les patients du 2ème groupe (153) prenaient un placebo, et constituant ainsi le groupe témoin. L’étude a duré 2 ans.
Les analyses ont alors montré que, au terme de la période d’étude, 60,3 % des patients prenant de la vitamine D avaient eu une nouvelle activité clinique ou radiologique de la maladie, contre 74,1 % dans le groupe placebo, soit une réduction significative de 34% du risque d’activité de la maladie. En outre, la vitamine D avait presque doublé le temps avant que la maladie ne montre de nouveaux signes d’activité, étant de 432 jours pour les patients sous vitamine D contre 224 jours pour ceux sous placebo.
Sur le plan radiologique, les 3 critères secondaires mesurés à l’IRM ont montré des différences significatives. En revanche, les différences n’étaient pas significatives concernant les critères secondaires cliniques.
Enfin, le traitement s’est avéré sûr : aucun effet indésirable grave liés à la vitamine D n’ayant été observé.
« En résumé, la supplémentation en vitamine D à haute dose est sûre, bien tolérée et efficace pour réduire l'activité de la maladie à un stade précoce. Ces résultats prometteurs font de la vitamine D un candidat potentiel pour une thérapie d'appoint dans la stratégie thérapeutique de la SEP » conclut le Pr Eric Thouvenot
Références :
D’après Thouvenot E. et al., Jama , 10 mars 2025 ; et un communiqué du CHU de Nimes (10 mars) https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/2831270
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