
L’insuffisance cardiaque, nouveau facteur de risque de cancer
Une vaste étude française montre que l’insuffisance cardiaque constitue un facteur de risque indépendant de cancer.

Une vaste étude française montre que l’insuffisance cardiaque constitue un facteur de risque indépendant de cancer, et pourrait être responsable de plus de 16% des cancers solides. Les chercheurs de la fédération hospitalo-universitaire Prevent Heart Failure (hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP, de l’Inserm et de l’université Paris Cité) se sont intéressés à cette question car ces deux pathologies ont plusieurs facteurs de risque en commun (vieillissement, tabac…). Pourtant, jusqu’à présent, aucun lien n’avait été formellement établi.
Ces auteurs ont donc mis en place une cohorte à partir des données du système national des données de santé (SNDS) pour déterminer si les patients présentant une insuffisance cardiaque avaient un risque accru de développer un cancer. Au total 1,3 million de patients ont été recrutés dont 330 867 patients adultes ayant été hospitalisés pour un premier épisode d’insuffisance cardiaque entre 2010 et 2019 ; les autres étant des témoins sans insuffisance cardiaque ni cancer préalable.
Après un suivi moyen de quatre ans, les auteurs ont constaté une augmentation de l’incidence des cancers chez les patients insuffisants cardiaques : près de 21,9 pour 1 000 personnes à l’année, contre 17,4 chez les patients témoins. Presque tous les cancers étaient concernés, mais plus particulièrement le cancer colorectal, le cancer du poumon, et le myélome multiple.
Fort de ces chiffres, les chercheurs ont estimé que 16,5% de ces nouveaux cas de cancers solides étaient directement attribuables à l’insuffisance cardiaque chez ces patients. Ils précisent cependant qu’"il s’agit d’une estimation statistique qui indique qu’une proportion théorique des cancers observés pourrait être liée à l’insuffisance cardiaque", et que "cela ne prouve pas un lien de causalité direct".
Autre information de cette étude, les patients insuffisants cardiaques ayant développé un cancer, présentaient un risque de décès plus important. Pour les auteurs, ces résultats devraient conduire à une révision des pratiques de façon à mieux intégrer le dépistage oncologique dans le suivi des patients cardiaques.
Références :
D’après l’AP-HP (12 mai) ; et Mirabel M. et al, European Journal of Preventive Cardiology, 2025;, zwaf152
https://academic.oup.com/eurjpc/advance-article/doi/10.1093/eurjpc/zwaf152/8088147?login=false
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable au rapatriement des Français partis étudier la médecine en Roumanie?
Blue Gyn
Non
Sans doute un peu âgé, et plus très vif, j'avoue avoir un peu buté sur le sens de la question. Le premier réflexe du vieux singe ... Lire plus