
Cancers cutanés : attention au risque de cancer secondaire
A l’approche des beaux jours, la Société française de dermatologie (SFD) alerte sur le risque de cancer secondaire de la peau.

"Le risque de survenue d’un nouveau carcinome ou d’un nouveau mélanome est significativement accru chez les patients ayant déjà eu un antécédent de cancer cutané, ce qui justifie une surveillance dermatologique rigoureuse et une photoprotection renforcée", a déclaré la Pre Ève Maubec, dermatologue à l’hôpital Avicenne, experte des cancers cutanés et membre de la Société française de dermatologie. La prévention secondaire est donc un enjeu majeur. En cas de mélanome, le risque de survenue d’un deuxième est de 8%.
La principale mesure protectrice reste la protection solaire. L’application d’une crème doit être régulière. Ainsi, une étude australienne (Green A, et al. Lancet 1999; 354:723–729) a montré que l’application quotidienne d’un produit de protection solaire permettait de réduire de 39% le risque de survenue d’un nouveau carcinome épidermoïde cutané. Cela retardait aussi la survenue d’un second carcinome basocellulaire, même si le risque global n’était pas diminué.
Malgré ces données, les dermatologues estiment que la protection solaire n’est pas assez utilisée, même chez les personnes ayant déjà eu un cancer cutané. Ainsi, une enquête française (Meyer N, et al. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2007;21:520-5) rapporte que presque tous les patients (96%) ayant eu un cancer de la peau étaient conscients du risque de cancer cutané lié au soleil. Cependant, ils étaient beaucoup moins à adopter les bons gestes de protection : seulement 59% limitaient leur exposition solaire pendant les heures les plus chaudes, 45% portaient un chapeau, 28% portaient des vêtements couvrants, et 35% utilisaient régulièrement un produit de protection solaire à indice élevé.
A cela, plusieurs raisons : en particulier l’inconvénient, l’oubli, le désir d’être bronzé, ou encore l’inconfort des vêtements protecteurs.
Les spécialistes appellent donc à renforcer les messages de prévention auprès des populations à risque et à intégrer systématiquement la prévention secondaire dans les parcours de soins. Ils insistent donc sur la nécessité d’améliorer la protection vis-à-vis des UV dans cette population, en utilisant une très haute protection "quasiment tout le temps quel que soit le phototype".
Ils soulignent, en outre, sur l’importance de la surveillance dermatologique et du dépistage, avec une fréquence adaptée et au moins annuelle, complétée par un auto-dépistage éventuellement aidé par un proche "notamment pour les zones difficiles d’accès comme le cuir chevelu ou le dos". Certains signes doivent attirer l’attention (ABCDE pour "asymétrie, bords irréguliers, couleur hétérogène, diamètre > 6 mm, évolution").
La SFD rappelle, par ailleurs, que "le bronzage artificiel en cabine à bronzer est particulièrement déconseillé en cas d’antécédent de cancer cutané", et qu’il convient d’être vigilant avec des traitements photosensibilisants.
Références :
D’après un communiqué de la Société française de dermatologie (SFD, 20 mai)
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